Nouspourrions nous questionner dans un premier temps, sur la façon dont les êtres se caractérisent et sur le fait que l'être se détermine comme étant singulier. Pour cela, nous verrons que le sujet est un être conscient qui est capable de désirer. Pour conclure, nous nous interrogerons sur la notion de conscience. D’un point de vue
La fiche s'articule autour de la question "suis-je vraiment ce que je crois être?". La question de la perception de soi est liée à celle de la conscience. Qui suis-je ? » représente en cela l’interrogation primale de la philosophie. Ici, on part du présupposé indiquant que l’on a obligatoirement conscience d’être quelqu’un. La question est de savoir si notre perception de nous-même est exacte, ou si nous ne sommes pas les mieux placés pour nous observer. Certes, la phénoménologie a enseigné que toute conscience est conscience de quelque chose, et nous ne saurions oublier que ce que nous voyons, en regardant dans un miroir, c’est bien un reflet et non directement nous-même. Le sujet, ici, traite de la conscience de soi, et de son exactitude. Or, cela implique de revenir à cette fameuse question primale, légèrement prolongée qui suis-je, qui crois-je être ? S'agissant d'une très large question, nous n'indiquerons ici que des pistes sommaires de réflexion. Je suis un être pensant a La conscience spontanée de soi Descartes explique "lorsque je m'appliquais à la considération de mon être, je me considérais premièrement comme ayant un visage, des mains, des bras et toute cette machine composée d'os et de chair telle qu'elle paraît en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps". C’est la conscience spontanée de soi. b Descartes et le cogito sum Descartes, en faisant table rase, et en déduisant, à partir de rien, qu’il pense et donc qu’il existe, révèle que l’existence de soi est une réalité c’est le fameux cogito sum. Savoir que l’on est un être pensant est un postulat, une certitude. Je suis ainsi certain d’exister en tant qu’être pensant. Cela, toutefois, n’apporte pas de réponse sur la personnalité, mais simplement sur le fait même de l’existence. L’illusion de la conscience de soi a Spinoza, lui, en se fondant sur son idée d’un déterminisme universel, montre que ce dont j'ai conscience, c’est ce que je veux, désire et fais, mais non les causes qui expliquent ce que je veux, désire et fais. Les hommes sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. Ils s’imaginent par conséquent être libres "Les hommes quand ils disent que telle ou telle action du corps vient de l'âme qui a un empire sur le corps ne savent pas ce qu'ils disent et ne font rien d'autre qu'avouer en un langage spécieux leur ignorance de la vraie cause d'une action qui n'excite pas en eux d'étonnement." Ethique, III, 2, scolie. Or les passions, chez Spinoza, commandent et ne laissent de cette liberté de l’âme que l’impression. Ainsi, je n’ai pas conscience de l’emprise des passions sur moi, et ne peux donc pas réellement prétendre me connaître si j’oublie ce paramètre. b Husserl, père de la phénoménologie, énonce un principe fondateur, montrant que toute conscience est conscience de quelque chose ». Pour reprendre l’exemple du miroir, lorsque l’on se regarde dans une glace on se voit, certes, mais c’est le miroir que l’on regarde. Les phénomènes fonctionnent à peu près identiquement, et le phénomène de la conscience de soi n’échappe pas à ce postulat. Je suis ainsi, par l’idée même de perception des choses, sensiblement éloigné de ce que je suis réellement. Conscience de soi et inconscient a Chez Nietzsche, il existe un moi, mais qui est subordonné au soi il s’agit là d’une critique du cogito sum de Descartes, que le philosophe allemand explique par le fait que la conscience humaine est subordonnée au dynamisme des instincts. En montrant, de cette façon, la limite du libre-arbitre de l’Homme, Nietzsche rejoint l’idée de Spinoza, et inaugure la psychanalyse en dissociant un moi organique d’une conscience pleinement Freud et la psychanalyse, enfin, montrent les limites de la connaissance de soi par soi en développant l’idée d’un moi conscience entourée d’un ça, qui symbolise les pulsions primales, et d’un surmoi représentant la pression sociale, Freud montre que l’être n’est pas uniquement composé de la partie dont lui-même a conscience, à l’instar d’un iceberg qui ne pourrait voir que sa partie émergée. C’est cet inconscient qui, sous forme plus ou moins métaphorique, transparaît par exemple dans nos rêves ou dans les lapsus que nous pouvons être amenés à faire.
Laconscience serait donc identifiée à l’être humain, et n’appartiendrait qu’à lui seul. Elle serait même ce qui nous démarque de tous les autres animaux et nous élève au dessus d’eux. En fait, ce n’est pas tout à fait exact. En réalité, la conscience n’existe pas que chez l’être humain, et on peut, schématiquement
La conscience La conscience, c'est la faculté, c'est-à -dire le pouvoir qu'a l'esprit de se représenter quelque chose. C'est donc la conscience qui fait que l'on n'est pas seulement dans le monde comme une chose enfouie perdue par les choses, mais que nous sommes devant le monde, c'est-à -dire comme un sujet se tenant face à un objet extérieur à lui-même. La conscience implique donc une certaine séparation, une certaine distanciation par rapport à ce sur quoi elle porte, c'est-à -dire son objet. On parle en ce sens de conscience psychologique ». Mais par ailleurs, en se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut justement les juger, les évaluer, elle peut évaluer ce qui est, c'est-à -dire les faits d'après ce qui doit être, c'est-à -dire les valeurs. En ce sens on parle de conscience morale ». Vous voyez donc que la notion de conscience implique deux grands sens qui sont intimement liés la conscience psychologique ou perceptive et la conscience morale ou évaluative. La conscience psychologique est la faculté d'être présent à soi et au monde, elle porte sur des faits. Et la conscience morale est la faculté de juger de ce qui doit être, elle porte sur des valeurs. Alors, quels sont maintenant les grands problèmes que pose cette notion de conscience ? Eh bien, se pose tout d'abord le problème du rapport entre la conscience et la vérité. En effet, nous avons dit que la conscience est la représentation du monde mais alors comment être sûr que cette représentation est bien conforme à son objet ? Comment être sûr que la conscience que nous avons de la réalité est bien conforme à la réalité et non pas une illusion, un délire ou une fiction ? Mais il y a plus car ce n'est peut-être pas seulement la conscience de la réalité qui est illusoire, c'est peut-être aussi et plus profondément la conscience que le sujet a de lui-même. L'évidence de la conscience de soi est-elle fiable ? Venons-en au second problème. Nous avons distingué tout à l'heure la conscience psychologique de la conscience morale. Nous avons dit la conscience psychologique émet des jugements de faits ou d'existence, elle dit il y a ceci, il y a cela » ; tandis que la conscience morale émet des jugements de valeurs. Elle juge, elle évalue, elle est comme un juge intérieur évaluant ce qui est les faits, les actes et même les pensées d'après ce qui doit être, c'est-à -dire d'après des valeurs ou des normes qui peuvent être morales, religieuses politiques, juridiques, esthétiques, etc. On peut donc se demander s'il faut vraiment séparer cette conscience psychologique et cette conscience morale. Ne serait-ce pas en fait une distinction illusoire ? Toute conscience, nous avons dit, est un certain écart par rapport à ce qui est. Or toute prise de distance n'implique-t-elle pas précisément une certaine évaluation et un certain choix ? En ce sens la conscience n'est-elle pas essentiellement morale ? Et c'est sans doute pourquoi la conscience n'est jamais aussi vive que dans les moments de crise intérieure, c'est-à -dire lorsque nous devons opérer un choix. Et lorsque, dès lors, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos habitudes, il nous faut choisir, nous hésitons. C'est pourquoi Bergson dit que conscience est synonyme de choix ». Cela veut dire que, au fond, la conscience, c'est la liberté. Examinons maintenant brièvement un sujet de baccalauréat, soit le sujet suivant Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? » Commençons d'abord par reformuler la question afin de bien nous assurer de la comprendre. Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?», autrement dit, ce que je me représente de moi-même correspond-il à ce que je suis en vérité ou réellement ? Ici, le problème apparaît assez facilement. Il est de savoir s'il y a oui ou non une adéquation, une correspondance entre la conscience de soi et ce que l'on est vraiment. La conscience de soi est-elle objective ou bien au contraire n'est-elle pas profondément subjective ? N'est-elle pas alors qu'une saisie superficielle, voire même trompeuse de notre identité personnelle de ce que nous sommes ? On le voit donc, le problème est de savoir si la conscience est une connaissance vraie ou, au contraire, une source d'illusions. Voilà donc la problématique générale de ce sujet qui nous invite à jeter un regard critique sur la conscience de soi la conscience de soi est-elle fiable ou est-elle, au contraire, particulièrement déformante ?
Résultatspour "toute+conscience+est+concscience+de+quelque+chose" Résultats pour "toute+conscience+est+concscience+de+quelque+chose" Commenter cette opinion d’un penseur contemporain : « Croire n’est pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus que savoir. Celui qui croit ajoute le poids de tout son être à ce qu'il pense.
La conscience est un pouvoir de représentation. Avoir conscience qu'il y a une personne dans la pièce » ; être conscient de ma joie » signifie que j'ai la connaissance d'une présence dans l'espace ou de mon état moral. Je m'en aperçois ; je me les représente. La conscience est une expérience de présence à soi, aux autres et aux choses enveloppant une connaissance d'elle-même. L'étymologie en témoigne. Le mot est formé de science et de cum avec. La conscience est un savoir accompagnant ma pensée, mes actions, mon être au monde. Etrange pouvoir que ce pouvoir de représentation. Car qu'est-ce qui le rend possible ? Prenons avec Alain, l'exemple du dormeur. Il est en situation d'inconscience. Il n'a plus conscience qu'il y a un monde et qu'il y est présent. Il fait partie d'un ensemble dont il ne se distingue pas. Sa condition se caractérise par l'absence de toute forme d'écart entre lui et le monde, entre lui et lui-même. Aussi est-il immergé dans le monde à la manière des choses, sous une forme massive et opaque. Maintenant efforçons-nous de saisir le moment du retour à la conscience. Le dormeur se réveille, il rompt la totalité dans laquelle il était englué, il se sépare de lui-même et du monde, et cette opération de division, de séparation lui permet de se donner la représentation de sa chambre, de son lit, de son corps allongé dans son lit, de son désir de dormir encore un peu. Dans le sommeil, je suis tout mais je n'en sais rien. La conscience suppose réflexion et division. La conscience n'est pas immédiate. Je pense et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde, Moi et ma sensation, Moi et mon sentiment, Moi et mon idée » Alain. Manuscrits inédits 1928. La conscience est ce par quoi il peut y avoir un sujet qui se représente et un objet représenté. Par elle s'opère la scission Sujet/ Objet. Le sujet doué de conscience se pose comme un sujet, un Je, en face d'objets. Il n'est pas dans le monde chose parmi les choses il fait face au monde et tout ce qui constitue ce monde moi, autrui, les choses se met à exister comme un objet de représentation. Il s'ensuit que l'immédiat échappe à l'expérience humaine. Dès lors que s'opère la scission sujet-objet, la chose est à distance et médiatisée par une représentation. Elle est visée par la conscience qui essaie de se l'approprier symboliquement à travers des signes. La faculté symbolique est substantiellement liée au fait de conscience. la temporalisation est une dimension fondamentale de notre expérience. A chaque instant présent j'ai conscience de moi-même mais la division que la conscience introduit en moi fait retomber au passé tout ce que je ne suis déjà plus et projette dans l'avenir ce que je ne suis pas encore. La conscience est mémoire et projet. le monde est jugé. Se représenter ne consiste jamais à se donner de manière neutre le spectacle de quoi que ce soit. Avec la conscience il y a toujours une reprise critique de ce qui est. Le monde est dévoilé en fonction de valeurs esthétiques, morales, intellectuelles etc. J'ai conscience de ce que j'écris et je juge que c'est vrai ou c'est faux, j'ai conscience de ta présence en face de moi, et je me dis que tu es beau aujourd'hui, j'ai conscience de la décision qui vient d'être prise politiquement et je juge que c'est juste ou injuste. La conscience est toujours implicitement morale. Et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense et à ajourner le jugement intérieur » Alain Définitions. Avouons qu'il y a dans le fait de conscience un mystère. Comment ce morceau de matière que je suis peut-il sortir de lui, se tenir à distance d'une réalité qu'il est aussi, pour se mettre à exister dans le double statut de sujet de la représentation et d'objet représenté ? Méditer le fait de conscience revient ainsi à méditer notre expérience la plus familière et pourtant la plus étonnante. Les questions que je vais affronter dans ce chapitre sont les suivantes De toute évidence, la conscience confère à l'existence humaine des caractéristiques spécifiques. Lesquelles ? Comment rendre intelligible le fait de conscience ? La conscience est-elle un être, une substance comme l'analyse Descartes ou bien est-elle un acte, une intentionnalité comme la décrivent les phénoménologues ? Husserl, Merleau-Ponty Comment penser l'expérience humaine du corps ? Faut-il dire que j'ai un corps ou que je suis mon corps, que le corps est un corps sujet ou un corps objet ? Est-il possible de sortir de l'ambiguïté qui fait que je suis mon corps tout en l'ayant ? La conscience est-elle transparente à elle-même comme l'analyse Descartes ou bien faut-il avec Freud soupçonner qu'il y a dans notre expérience psychique, une part d'ombre récusant le projet moral d'une souveraineté exigible de la conscience ? Dire Je, Moi, revient à présupposer une unité et une identité personnelle. Qu'en est-il de cette prétention ? Qu'est-ce que l'identité ? Une donnée ou une construction ? Une réalité ou une fiction ? Un être ou un devoir-être ? BIBLIOGRAPHIE Descartes Discours de la méthode. Méditations métaphysiques. Nietzsche Le gai savoir. Bergson L'énergie spirituelle. Freud Essais de psychanalyse. Nouvelles conférences de psychanalyse. Métapsychologie. Alain Eléments de philosophie. Sartre L'Etre et le Néant. Merleau-Ponty Sens et non-sens. L'oeil et l'esprit Partager Marqueursconscience, division, dualisme âme corps, inconscient, intentionnalité, représentation, scission sujet objet, séparation, substance pensante
Lapleine conscience est accessible à tous et à tout moment. Pratiquez-la de façon quotidienne. Voici quelques trucs pour vous aider à la pratique de la pleine conscience tout au long de la journée. (Adaptation et traduction libre à partir de mindful.org) Les 7 piliers de la pleine conscience La pratique de la pleine conscience
La méditation est l’une des clés du développement spirituelle. crédit image Bpilgrim La conscience pure et l’identification à elle sont des étapes spirituelles très difficiles à cerner, mais que l’on ne peut pas ignorer lorsqu’on les atteint, tant elles sont puissantes, tant l’expérience qui en découle change à jamais les êtres qui l’ont connue. Pour beaucoup, ce ne seront que des buts jamais atteints mais vers lesquels cheminer pour s’améliorer sans cesse. Cela reste tout aussi noble et il serait dommage de s’en priver. La conscience pure, qu’est-ce que c’est ? La conscience pure, c’est la conscience de toute chose, sans l’idée d’avoir conscience. C’est l’expérience la plus directe à l’être. On voit, on sait, on sent, sans aucune barrière entre soi et l’expérience, sans que jamais ne s’interpose entre soi et l’objet l’idée que l’on observe, que l’on sent, que l’on voit, que l’on vit une expérience. Non, au contraire, l’on vit cette expérience d’une manière totale, on est tout à elle, on est elle. On dépasse son ego, sa personne, sa personnalité, pour accéder à la conscience des choses telles qu’elles sont véritablement, sans que nous ne les modifions par notre jugement, notre expérience, notre volonté, nos attentes et tout ce qui altère notre conscience et notre perception. Nous nous extirpons des stéréotypes qui modifient ce que nous percevons. Nous dépassons les sens et leurs imperfections pour accéder à la conscience objective de toute chose. C’est alors un stade supérieur de l’être auquel on accède, dépassant le plan matériel pour accéder à la vérité de tout. Une expérience de la réunion Pour la conscience pure, les divisions, les frontières, les différences apparentes n’existent pas, puisqu’elle s’identifie à tout et que tout est elle. C’est ainsi que l’on découvre un autre état de chaque chose, loin des jugements que sont les divisions, les différences. Grâce à la conscience pure, il est possible de voir au-delà de ces frontières et de ces limites qui nous servaient auparavant à établir des classification. On voit désormais comme chaque chose trouve sa place dans le tout, comme les évènements, les objets, les pensées… participent à construire ce tout. Soi-même, l’on se sent intégré à un tout, l’on dépasse ce que l’on pensait être notre personnalité pour trouver une place dans la totalité que l’on peut désormais cerner. Cesser de rendre personnel tout ce que l’on croise La conscience pure nous permet également de nous détacher de tout ce que l’on croise sur son chemin. Nous ne réduisons plus tout ce qui nous arrive à une expérience personnelle et à un fait que nos élaborations mentales façonnent d’une manière partielle et partiale. Nous dévoyons ce qui arrive en pensant que cela nous arrive, alors que cela ne fait que survenir. La conscience pure est un but que l’on doit travailler à atteindre, tout en restant suffisamment humble pour accepter de ne jamais l’atteindre. C’est en sachant ainsi que l’on ne pourra probablement jamais le faire que l’on dégage notre pratique d’une motivation néfaste. La conscience pure est la recherche d’une vie entière, mais chaque pas fait en sa direction vous apportera énormément. Sujets abordés dans cet article abolition des différences conscience pure étape spirituelle pure conscience Partagez notre article sur vos réseaux sociaux Vous pourriez également apprécier
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Peut-on définir l'homme par la conscience ? Introduction qu'est-ce qu'un sujet ? → Texte d'introduction Louis Althusser, Idéologie et appareils idéologiques d'État, in Positions, Éditions sociales, pp. 111-113. → Texte de Russell, Science et religion, Folio essais, pp. 103-105. Pour retracer la généalogie complète du concept de "Sujet" et partant de la "Subjectivité", il faut partir de l'hupokeimenon grec qui signifie littéralement "couché en dessous". Traduit en latin par "subjectum", participe passé de "subjicere" jeter dessous, il est synonyme de "substantia", dérivé de "substare" se tenir dessous et désigne le substrat ou la chose même dont on parle et à laquelle on attribue des qualités. En ce sens, le sujet est bien ce qu'il faut supposer en-dessous pour pouvoir dire quelque chose dessus ou à son sujet. D'où la définition célèbre d'Aristote "Le sujet, c'est ce dont tout le reste est affirmé, et qui n'est plus lui-même affirmé d'autre chose". Rappelons aussi qu'au couple substance/accident ainsi formé répond l'opposition logique sujet/prédicat, tout aussi classique. Bref le sujet est ce dont il est question, la référence fondamentale. N'oublions pas enfin que l' "ancien" sujet substantiel est susceptible d'objectivation scientifique le "patient" du chirurgien et d'assujettissement politique le "sujet du roi". Au plan psychologique, l'expression "être sujet au vertige" par exemple révèle toute l'ambiguïté sémantique du mot cette duplicité sujet/subjectivité que l'on retrouvera partout ce qui est bien "subjectif" c'est de faire l'expérience personnelle du vertige comme la nausée, cela ne se partage pas ; mais je suis également "sujet" parmi d'autres au sens de subjectum lorsque le vertige est chez moi une disposition permanente, de sorte que je lui sert passivement de terrain ou de support. → c'est le sujet au sens grammatical du terme qui a ensuite été élargi. Pourtant, au sens moderne, le "sujet de la subjectivité" si l'on ose dire n'est pas tant celui dont on parle que celui qui parle. → c'est le sujet entendu comme personne, individu. Loin d'évoquer la passivité d'un support ou d'un substrat, le mot est plutôt synonyme d'action et de liberté, de conscience, d'individualité et d'originalité, etc. Avec Michel Foucault on définira plus précisément la subjectivité par une forme commune et invariante comme telle à travers ses phases et ses figures, en l'occurrence la forme du rapport à soi. Connotant peut-être davantage vers l' "intériorité", on peut aussi proposer des formules comme "expérience en première personne" ou "expérience de soi". Il n'y a plus d'un côté le sujet et de l'autre les qualités qu'il supporte, il y a un sujet capable d' "auto-référence", capable de se référer à soi et de dire par exemple "je suis moi" ou "je suis celui-là même qui dit "je". Capable donc, grammaticalement, de se dédoubler en un "je" et un "moi". La subjectivité "vraie" n'est pas dans l'une ou l'autre de ces deux instances, mais dans leur duplicité ou leur circularité même, la circularité étant ce qui caractérise et identifie sujet et subjectivité. Revenons aux sens premiers de ces termes. En commençant par le sujet. Si l'on dit que toute propriété est propriété de quelque chose, ce quelque chose qu'on appelle sujet pourrait-il exister "en soi" en dehors de toutes ses propriétés ? Il n'y a pas de sujet pur, mais d'emblée une dualité nécessaire sujet/attribut. Et surtout, ne faut-il pas supposer quelqu'un - un sujet mais cette fois au sens de subjectivité - pour décider, prendre "sur lui" d'attribuer ces qualités au premier sujet ? Inversement, la subjectivité où "je" fais l'expérience de "moi" ne fait-elle pas précisément de ce "moi" un sujet au sens de substrat ? quelque chose qui "réside là en-dessous" et qu'il m'est loisible par exemple d'examiner, d'étudier, de peindre ou de plaindre ? D'ailleurs la substantification du sujet peut se produire au niveau du "moi" comme au niveau du "je". C'est aussi bien et d'abord leur unité classique, leur confusion dans le cogito à titre de "chose pensante", qui assume à tout le moins cette fonction d'invariance. C'est le philosophe anglais Locke qui invente en 1690 le terme de "consciousness", distinct de la conscience morale, pour définir ce qui fait l'unité de la personne "qui peut se considérer soi-même comme une même chose pensante en différents temps et lieux."[1] → Texte d'introduction Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain, Livre II, Ch. 27, p. 264. Ni une chose, ni un ordinateur, ni même un animal ne peuvent se dire "C'est moi qui suis en train de lire cette page". Seul un sujet peut le faire. Mais quels sont les attributs qui permettent de dire d'un être qu'il est un sujet ? Le terme "sujet" se définit par opposition à celui d' "objet", lequel signifie dans son sens premier tout ce qui affecte les sens, et plus particulièrement ce qui est présenté à la vue. L'objet, c'est donc ce qui est perçu par l'intermédiaire de la sensibilité, et parallèlement, le sujet serait donc cet être capable de percevoir des "objets", c'est-à -dire autre chose que lui-même cela implique donc qu'il y ait distinction entre le soi et le non-soi cf. la question de l'identité biologique, par exemple en immunologie. Mais, dans ce cas, il nous faudrait revenir sur notre première affirmation. En effet, un animal n'est-il pas capable d'opérer la distinction entre un monde d'objets ce qui n'est pas lui, et son propre corps ? Pourtant, et ce malgré la tendance de certains biologistes contemporains, il nous est difficile d'assimiler l'animal à un sujet, et encore moins l'ensemble des êtres vivants. La réflexion philosophique ne nous a-t-elle pas en effet légué une conception plus spécifique du sujet ? Ainsi,pour être sujet, il faut d'abord être doté d'une conscience. Le mot "conscience" vient du latin cum scientia qui signifie "accompagné de savoir". On peut toutefois distinguer au moins trois sens de ce mot conscience d'un point de vue strictement psychologique perdre conscience, être inconscient au sens d'avoir perdu connaissance. Ces expressions renvoient à la conscience comme à une chose qu'on possède et qu'on peut perdre. conscience comme la connaissance de quelque chose prendre conscience de quelque chose, être conscient d'une chose, avoir conscience de telle ou telle chose, soit en soi, soit en dehors de soi. Dans ces expressions, avoir conscience signifie connaître ou penser. {C}3.{C}La conscience comme conscience morale avoir mauvaise conscience, avoir un problème ou un cas de conscience, agir en son âme et conscience, être consciencieux, avoir la conscience tranquille. Et dans le même ordre d'idée, être inconscient, c'est-à -dire agir au mépris de la prudence, dans l'ignorance des risques qu'on court ou fait courir aux autres… Les deux premiers sens constituent ce que l'on pourrait appeler la "conscience théorique" ou psychologique. Celle-ci peut être définie comme la perception que nous avons de nous-même et du monde extérieur. Lalande la définit ainsi dans son dictionnaire philosophique "La conscience est la connaissance plus ou moins claire qu’un sujet possède de ses états, de ses pensées et de lui-même." Ou comme le précise Popper "Pour définir brièvement la conscience de soi, on pourrait dire que c'est la perception intérieure de l'être vivant non seulement dans son monde, ce qui correspondrait à la simple conscience, mais aussi vis-à -vis du monde. Par la conscience de soi, l'individu fait l'expérience du monde et en même temps de lui-même en tant qu'objet de ce monde, il est conscient à la fois de son expérience subjective et de sa propre existence, autrement dit, réflexion double, mode d'expérience duelle de l'existence une et indivisible de l'individu"[2]. Ainsi définie, la conscience peut-être scindée en deux, dans la mesure où l'on peut distinguer une conscience "directe" ou "immédiate", et une conscience "réfléchie". Gerald M. Edelman, parle quant à lui de conscience primaire et de conscience d'ordre supérieur. Conscience immédiate ou primaire C'est l'état qui permet de se rendre compte de la présence des choses dans le monde, d'avoir des images mentales dans le présent. Conscience réfléchie ou supérieure Elle fait appel à la reconnaissance par un sujet pensant de ses propres actes et affects. Elle dénote une conscience directe – la conscience immédiate, non réfléchie de l'existence d'épisodes mentaux, sans aucune intervention des organes récepteurs ou sensoriels. Nous sommes ainsi conscients d'être conscients. La conscience réfléchie est donc d'abord un redoublement faire et savoir que l'on fait, percevoir et savoir que l'on perçoit, penser et savoir que l'on pense. On peut ainsi distinguer différents "règnes" dans le monde = pas de conscience = pas de conscience, mais capacité à sentir le monde extérieur. = les situations sont variées, on peut dire que certains animaux possèdent une conscience primaire mammifères, oiseaux, reptiles. Ils possèderaient ainsi un sentiment de soi, et non une conscience de soi au sens de conscience réfléchie. On pourrait comparer la situation de l'animal à celle d'un somnambule qui est capable de percevoir, d'agir efficacement, et qui pourtant n'a pas conscience de ce qu'il fait. {C}4.{C}humain + certains grands singes présence d'une conscience d'ordre supérieur. Si on suit William James, qui analysa les propriétés de la conscience, on peut considérer que possède au moins 4 caractéristiques {C}-{C}elle est personnelle elle appartient à l'individu, au moi.Par sa conscience, un sujet a directement accès à son propre monde intérieur "je peux savoir que j'ai soif". En conséquence, il se représente lui-même ce qu'il vit, à la première personne. {C}-{C}elle est changeante mais continue c'est ce qui permet la construction d'une identité dans le temps C'est pour ces deux premières raisons qu'un sujet s'appréhende comme une identité singulière identité, parce qu'il reste le même à travers ses différents états, singulière parce qu'un sujet est un être unique et distinct des autres. -elle a affaire à des objets qui sont indépendants d'elle. Cela signifie que la conscience est intentionnelle ; nous sommes conscients des choses et des événements eux-mêmes, ou encore de choses ou d'événements les concernant. -elle est sélective dans le temps, autrement dit, elle n'épuise pas tous les aspects des objets auxquels elle a affaire. On n'a pas conscience de tout ce qui nous entoure ou de tout ce qui passe en nous. Lorsque que nous nous concentrons par exemple, la conscience est active, et se focalise sur une partie de la réalité, ce qui nous fait perdre la conscience du reste. Par ailleurs, la conscience est aussi, dans une certaine mesure, liée à la volonté. Pour être sujet en effet,il faut qu'on soit l'auteur de ses actes "je décide de continuer à lire". Parce que l'homme a conscience de ce qui se passe en lui, il peut aussi décider de ce qu'il va faire. Par exemple, lorsque j'ai peur, je sais aussi que j'ai peur, et je peux décider de ma réaction. Définir l'homme par la conscience, c'est donc faire de lui un sujet maître de ses actes. En résumé Un sujet est un être qui a conscience de ce qu'il vit, de ce qu'il fait, et de ce qu'il est. Mais un tel sujet existe t-il réellement ? La question se pose, en particulier depuis que cette idée de l'homme comme être transparent à lui-même, maître de ses pensées et de ses actes, et d'une identité homogène, a été remise en cause par la découverte de l'inconscient, c'est-à -dire par l'existence en l'homme de pensées et de forces auxquelles sa conscience n'a pas accès. Autrement dit, peut-on définir l'homme par la conscience ? Chaque sujet est dès lors amené à se poser les questions suivantes "Ne suis-je pas victime d'une illusion quand je prétends me connaître, alors que certaines pensées sont telles que je ne peux pas y accéder ?", "Suis-je encore l'auteur responsable de mes actes, si une incertitude plane sur la maîtrise que je peux avoir de moi-même ?", "Suis-je même certain d'avoir une identité définie, stable et homogène ?", "Si l'on prend en compte la séparation de notre psychisme entre conscience et inconscient, l'idée de l'homme comme sujet est-elle toujours légitime ?". {C}I.{C}Conscience, identité, liberté. {C}1.{C}Le cogito cartésien Le cogito cartésien, pure apparition de la subjectivité à elle-même, intervient dans le contexte d'une refondation métaphysique. C'est après s'être aperçu de la fausseté de nombre des opinions qu'il avait reçues jusqu'alors comme véritables, ainsi que de la fragilité des principes sur lesquels il s'était jusqu'ici appuyé, que Descartes décide de se défaire de tout ce qu'il a pu prendre pour vrai, et de "commencer de nouveau dès les fondements" afin d' "établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences"[3]. Descartes a besoin d'une vérité qui ne peut être remise en doute, afin de construire une connaissance certaine. Il faut donc douter de tout, et chercher quelque chose qui résiste au doute, quelque chose qui ne peut pas ne pas être vraie. Ainsi, dans le Discours de la méthode cf. texte de la 4e partie, Descartes passe par trois étapes de remise en cause Il arrive que les sens nous trompent. Par conséquent, il est impossible de leur faire entièrement confiance → il faut rejeter les connaissances acquises par les sens provisoirement du moins, car le monde qu'ils nous montrent n'est peut-être qu'un trompe l'œil. Il arrive que l'on se trompe en raisonnant par exemple en faisant des mathématiques. Par conséquent, il est impossible de se fier avec certitude à sa faculté de penser. → il faut rejeter toutes les démonstrations que l'on prenait jusque là pour vraies. Il arrive qu'en dormant, je croie à la réalité de mes rêves sans que cela soit vrai néanmoins. Par conséquent, qu'est-ce qui m'affirme que je ne vis pas un rêve perpétuel, et que la réalité n'est qu'illusion ? → il faut rejeter l'existence même du monde. Une fois arrivé à cette étape du doute, Descartes prend conscience qu'il faut nécessairement que lui soit quelque chose lorsqu'il doute, quand bien même il douterait de tout. Autrement dit, dans l'effondrement général et méthodiquement orchestré des certitudes, c'est une "vérité certaine" qui est trouvée "Je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucun esprit, ni aucun corps ; ne me suis-je donc pas persuadé que je n'étais point ? Non, certes, j'étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai pensé quelque chose{C}[4]{C}". Ainsi donc, "l'être ou l'existence de la pensée" constitue "le premier principe de la métaphysique". "Je suis", cette évidence tient dans le simple fait de penser quelque chose, qui recèle en lui ce fait qui est celui de le pensée. Mais attention, il ne faut pas entendre le "je pense" de Descartes comme synonyme de "je réfléchis". Si tel était le cas, sa phrase perdait en effet tout son sens. Par pensée, Descartes entend en effet tout ce qui relève de la conscience ce que je sens "Malgré tout, il me semble voir, il me semble entendre, il me semble avoir chaud, cela ne peut être faux ; cela est, au sens propre, ce qui en moi s'appelle sentir ; et cela, considéré dans ces limites précises, n'est rien d'autre que penser"{C}[5]{C}. "Par le mot de penser j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes ; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser"{C}[6]{C}. Descartes constate alors qu'à travers les différentes formes de pensée, c'est toujours le même être qui pense. C'est "moi" qui doute, qui affirme, qui nie, qui veut. C'est donc toujours le même "sujet" qui subsiste à travers les différentes expériences de pensée. → Cf. texte de Descartes, Méditations métaphysiques 1641, "Méditation seconde", § 9. Ainsi, on peut dire que pour Descartes, la conscience que le sujet a de lui-même est la première des vérités. Mais qu'est-ce que cette conscience ? Remarque pour Damasio, à l'inverse de Descartes, "le fait d'exister a précédé celui de penser"{C}{C}[7]{C}. Pour lui, nous sommes, et ensuite nous pensons, et nous ne pensons que dans la mesure où nous sommes, puisque la pensée découle, en fait, de la structure et du fonctionnement de l'organisme. conscience est conscience de quelque chose Il arrive que l'on dise que l'on ne pense à rien. Pourtant, en disant cela, on pense encore à quelque chose. Par définition en effet, la conscience est, sous peine de cesser d'être, conscience de quelque chose. Elle n'a rien à savoir en particulier pour être une conscience, mais elle ne peut pas n'avoir conscience de rien. Car comme l'énonce Husserl[8] "Toute conscience est toujours conscience de quelque chose". → Cf. texte de Husserl, Méditations cartésiennes, II, 14 ou André Dartigues, Qu'est-ce que la phénoménologie ?, p. 23-24. Toute conscience est en réalité "objectivation" de quelque chose, car la conscience a nécessairement un objet. Il y a dans toute conscience une "intentionnalité"{C}[9]{C}, c'est-à -dire que toute conscience est visée de quelque chose ; toute conscience se projette vers quelque chose. La conscience n'estdonc pas passive mais toujours active. La conscience est un effort d'attention qui se concentre autour d'un objet. → la conscience est conscience des objets qu'elle vise. Cette concentration est structurée par l'expérience ou par des catégories a priori de l'entendement, structures que l'on considère parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extérieur. Autrement dit, à la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec la réalité en général, une description phénoménologique répond que celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une organisation des concepts qui concernent notre expérience du monde et nous-mêmes en tant qu'acteurs de ce monde. Cette idée que la conscience est avant tout visée va amener Sartre à critiquer la notion d'identité. {C}3.{C}La critique sartrienne de l'identité. Selon Sartre, l'homme est cet "Être qui est ce qu’il n’est pas et qui n’est pas ce qu’il est"{C}{C}[10]{C}{C}. L'homme est ce qu'il n'est pas son projet donc ce qu'il n'est pas encore, et il n'est pas ce qu'il est, parce qu'il s'en sépare en en prenant conscience. Autrement dit, la conscience nous prive d'identité. Par exemple, un homme qui a fait du mal et qui se perçoit comme méchant est-il méchant ? On peut dire qu'à la fois il l'est et ne l'est pas. Il l'est dans la mesure où il a effectivement commis certains actes, eu certaines intentions. Mais il ne l'est pas dans la mesure où il objective cette méchanceté, c'est-à -dire qu'il la met à distance de lui ; il montre qu'il ne s'identifie pas à elle. Autrement dit, par la conscience, nous sommes toujours autre que ce nous sommes et dans l'ambiguïté quant à ce que nous sommes. Pour Sartre, la conscience n'est pas ce qu'elle est et est ce qu'elle n'est pas dans la mesure où elle se choisit constamment. L'homme est ce qu'il a conscience d'être, mais "L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait"[11]. → l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être ≠voudra être L'homme est ce qu'il veut, et ce que l'on veut s'exprime dans ce que nous faisons. "Seuls les actes décident de ce qu'on a voulu"[12]. On peut donc dire qu'avec Sartre, nous sommes ce que nous faisons. Notre être se confond avec nos actes. Cf. texte tiré de Huis-clos, scène 5, Folio, p. 89-90 Étant ce qu'il a projeté d'être, l'homme est donc responsable de ce qu'il est. C'est pourquoi selon Sartre, l'homme est condamné à être libre. Il est entièrement responsable de ce qu'il fait. → la conscience signifie la liberté. Le sujet est par définition un sujet libre. Refuser sa liberté, nier celle-ci, c'est en fait fuir ses responsabilités,c'est être un "lâche" et ne pas assumer sa condition d'être humain. Ainsi, Sartre analyse la perte de conscience comme une évasion du sujet. Perdre conscience, c'est un moyen de ne pas avoir à faire face. Définir l'homme par la conscience, c'est faire de lui un être libre et responsable de ce qu'il fait. Toutefois, Freud va remettre en cause la maîtrise de l'homme sur lui-même en montrant que l'homme est gouverné dans ses actions par des pensées, des désirs dont il n'a pas conscience. [1] Essai sur l'entendement humain, II, 27, 9. {C}[2]{C} Karl Popper, L'avenir est ouvert 1983, trad. J. Étoré, Champs Flammarion, 1995, p. 102. [3] Première méditation. [4] Méditations métaphysiques, Seconde méditation [5] Méditations métaphysiques, Seconde méditation [6] Les principes de la philosophie, Première partie, § 9. [7] L'erreur de Descartes, p. 335. {C}[8]{C} Déjà Mansel exprimait cette idée en 1858 dans Limites de la pensée religieuse cité par Spencer dans ses Premiers principes, Chap. 3 Relativité de toute connaissance "La conception même de la conscience, quel que soit son mode de manifestation, implique nécessairement la distinction entre un objet et un autre objet. Pour être conscients, il faut que nous soyons conscients de quelque chose et ce quelque chose ne peut être connu comme ce qu'il est, qu'en étant distingué de ce qu'il n'est pas.[…] Une seconde caractéristique de la conscience, c'est qu'elle est seulement possible sous forme de relation. Il faut qu'il y ait un sujet ou personne consciente et un objet ou chose dont le sujet est conscient. Il ne peut pas y avoir conscience sans l'union de ces deux facteurs et, de cette union, chacun d'eux n'existe que comme étant en rapport avec l'autre. Le sujet n'est sujet qu'en tant qu'il est conscient d'un objet ; l'objet n'est objet qu'en tant qu'il est perçu par un sujet la destruction de l'un ou de l'autre est la destruction de la conscience elle-même". p. 53 On peut même remonter à Leibniz, lequel écrit dans ses Animadversiones… ad § 7, G. IV, p. 357 "Je ne suis pas seulement conscient de moi comme pensant, mais aussi du contenu de mes pensées, et il n'est pas plus certain que je pense, qu'il ne l'est que ceci ou cela fait l'objet de mes pensées." Ou encore "Toute pensée est pensée de quelque chose" in Annotation à une lettre d'Eckhardt, mai 1677, G. I, p. 237. {C}[9]{C} En fait, c'est Franz Brentano 1858-1917 qui a repris le concept d'intentionnalité aux scolastiques, et l'a remis sur le devant de la scène. {C}[10]{C} L'Être et le néant, NRF, Gallimard, p. 287. {C}[11]{C} L'existentialisme est un humanisme, pp. 29-30. {C}[12] Huis-clos, scène 5, Folio, pp. 89-90 Date de création 05/07/2010 1529 Dernière modification 01/07/2014 1454 Catégorie Page lue 19662 fois Imprimer l'article
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toute conscience est conscience de quelque chose