Cequi est vraiment bien c'est que l'on est pas dans une copie de LG Apocalypse mais bien dans un jeu à part et original. Oubliez les pouvoirs et les clans, mais prenez la Meute qui est le coeur du jeu : souvenirs et relations remplacent avec intelligence les pouvoirs à la LG Apo. Et se transformer en loup ne passe pas par différentes formes, c'est soit Homme, soit Loup. La
Les quatre accusĂ©s Ă l'ouverture de leur procĂšs Ă Cordoue, en novembre 2019. © Rafa Alcaide / EFE / Abaca , avec AFP 04/06/2020 Ă 1900, Mis Ă jour le 04/06/2020 Ă 1905 Quatre hommes, dĂ©jĂ condamnĂ©s Ă 15 ans de prison pour un viol collectif ayant indignĂ© l'Espagne, ont Ă©tĂ© Ă nouveau condamnĂ©s ce jeudi, pour l'agression d'une autre femme. Une nouvelle condamnation pour la meute». Ce jeudi, quatre hommes ont Ă©tĂ© condamnĂ©s par le tribunal de Cordoue Ă des peines allant de 2 Ă 4 ans de prison pour l'agression sexuelle d'une femme. Ces quatre hommes faisaient partie du groupe surnommĂ© la meute» et ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă 15 ans de prison pour un viol collectif qui avait indignĂ© l'Espagne, commis en juillet 2016. Les faits jugĂ©s ce jeudi remontent Ă mai 2016 les prĂ©venus avaient filmĂ© des attouchements Ă caractĂšre sexuel» sur une jeune femme alors ĂągĂ©e de 21 ans et qui se trouvait en Ă©tat d'inconscience». Les circonstances personnelles des accusĂ©s, qui aprĂšs ces faits ont eu une conduite illicite encore plus grave» a justifiĂ© ces condamnations, selon le juge, mais le parquet avait demandĂ© des peines plus lourdes, de six ans de prison. AprĂšs avoir abusĂ© de la jeune femme et filmĂ© leurs actes, un des accusĂ©s avait partagĂ© ces images sur deux groupes WhatsApp et avec deux personnes tierces -il est celui qui a Ă©copĂ© de la peine la plus des accusĂ©s a tentĂ©, sans succĂšs, d'Ă©viter la projection au procĂšs de la vidĂ©o des faits reprochĂ©s, estimant qu'elle avait Ă©tĂ© obtenue de maniĂšre illĂ©gale dans leurs tĂ©lĂ©phones portables. La suite aprĂšs cette publicitĂ© CondamnĂ©s Ă 15 ans de prison par la Cour suprĂȘmeUn des groupes WhatsApp en question portait le nom de La Manada», la meute». C'est le surnom qui est restĂ© pour dĂ©signer ce groupe de cinq hommes qui avait violĂ© une jeune femme Ă Pamepelune, durant les fĂȘtes de la San FermĂn. Peu aprĂšs avoir rencontrĂ© la jeune femme, ivre, ils l'avaient forcĂ©e Ă pratiquer des fellations et rapports sans prĂ©servatifs dans l'entrĂ©e d'un immeuble, avant de voler son tĂ©lĂ©phone et de la laisser Ă moitiĂ© nue. S'en vantant sur leur groupe WhatsApp, ils avaient diffusĂ© des images de leurs agissements. La vidĂ©o avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme une preuve contre eux, mais la victime avait dĂ» justifier, devant la justice, de son apparente passivitĂ©, ce qui avait contribuĂ© Ă alimenter la colĂšre de l'opinion publique. La suite aprĂšs cette publicitĂ© En 2018, en premiĂšre instance et en appel , les accusĂ©s avaient Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă 9 ans de prison pour des faits d'abus sexuel» et d'abus de faiblesse» et avaient Ă©tĂ© remis en libertĂ© provisoire. Cela avait indignĂ© la population et de grandes manifestations fĂ©ministes avaient Ă©tĂ© organisĂ©es pour dĂ©noncer la justice patriarcale», avec des affiches aux slogans comme Toutes avec toi» ou En en touchant une, ils nous touchent toutes». L'annĂ©e suivante, en juin 2019, la Cour suprĂȘme espagnole saisie de l'affaire avait requalifiĂ© les faits en viol en rĂ©union» et alourdi leur peine Ă 15 ans de prison. Le gouvernement socialiste avait annoncĂ©, peu aprĂšs le verdict de la Cour suprĂȘme, qu'il comptait proposer une rĂ©forme du code pĂ©nal pour introduire la notion de consentement sexuel explicite, sur le modĂšle de la SuĂšde oĂč tout acte sexuel sans accord explicite est considĂ©rĂ© comme un viol. Contenus sponsorisĂ©s Cest la meute qui t'appelle BIENVENU DANS L'ESPACE DE LA MEUTE IMPEESA, VOUS Y TROUVEREZ TOUT LES MĂMOS, LES SOUVENIRS DE LA MEUTE, LE CALENDRIER DE L'ANNĂEComposition dâune meute de loups La meute est trĂšs souvent constituĂ©e dâun couple dominant ayant le rĂŽle de chef de groupe. On appelle le mĂąle le Loup Alpha et femelle Alpha. Câest le couple dominant qui prend toutes les dĂ©cisions pour la survie de la meute, dĂ©placements, chasse marquage du territoire. Le couple Alpha est le seul Ă se reproduire. Dans la meute lâordre hiĂ©rarchique est constituĂ© des BĂȘta, qui arrivent aprĂšs les Alpha. Ils prendront la place du couple Alpha en cas de problĂšme pour la meute mort. Puis vient les loups OmĂ©ga position trĂšs peu envieuse dans une meute, car les OmĂ©ga subissent des agressions perpĂ©tuelles et quotidiennes. LâOmĂ©ga de par sa position dans le rang sera le dernier Ă manger, sur une proie tuĂ©e par la meute. Langage du corps Suivant lâattitude de leur corps, on peut comprendre de suite leur façon de dialoguer les chiens font de mĂȘme. Ce que nous pourrions appeler le langage corporel. La queue du loup remonte recourbĂ©e ver le haut, il fronce du museau. Câest une attitude menaçante. Mais il ne faut pas en dĂ©duire que lâanimal attaquera ; mais juste intimider. Ici la queue est droite dans le prolongement du corps, les oreilles bien relevĂ©es, position dominante. Souvent lâanimal a le poil hĂ©rissĂ©. Le port de la queue basse et pendante, les oreilles dressĂ©es, tĂȘte haute, câest lâattitude du loup confiant et sĂ»r de lui. MĂȘme attitude pour montrer sa neutralitĂ© lors dâune bagarre au sein de la meute. La queue est placĂ©e sous le ventre de lâanimal, les oreilles plaquĂ©es sur la tĂȘte ; attitude de peur, de crainte. Il prend cette attitude quand il sent une menace, il peut devenir agressif. La queue relevĂ©e trĂšs haut, babines retroussĂ©es, poil hĂ©rissĂ©, regard hargneux une attitude de colĂšre, dâagressivitĂ©, , pouvant aller jusquâĂ lâattaque. Le corps ramassĂ©, queue entre les pattes sous le ventre, les oreilles basses sur la tĂȘte, signe dâune domination. Un loup dominĂ© peut se coucher sur le dos. Le Territoire Le loup marque sont territoire en urinant. Câest une façon de prĂ©venir les autres meutes que lâon rentre sur son territoire. Lâodeur laissĂ©e par lâurine peut renseigner celui qui la renifle sur lâidentitĂ© de lâanimal jeune loup, adulte mĂąle ou femelle. Les dĂ©jections sont aussi un moyens de marquage du territoire. Un loup peut ainsi savoir sâil lâanimal fait parti de sa meute ou si câest un inconnu. Le territoire dâune meute est trĂšs Ă©tendu une meute peut parcourir entre 40 Ă 70 kilomĂštres par jour, afin de se trouver un territoire plus adaptĂ© Ă sa survie. Lorsquâune meute se met en route Ă la recherche dâun autre territoire, les loups marchent Ă la que leu leu. Leu dĂ©signant loup en patois moyenĂągeux. Actuellement avec lâĂ©levage extensif les Ă©leveurs ont rĂ©duit comme peau de chagrin le territoire de chasse des loups. Pire encore les chasseurs qui se disent ĂȘtre propriĂ©taire des terres et donc du gibier. Nâoublions pas non plus la dĂ©forestation et la construction immobiliĂšre qui eux aussi ont favorisĂ© en partie une modification du mode de vie des loups. Haut de pageUnbanc est un groupe dâanimaux qui se distingue dâune meute ou dâune colonie par son absence de hiĂ©rarchie. En effet, les sardines ou harengs qui constituent un banc se dĂ©placent simplement tous ensemble, sans structure Au moment oĂč vous lirez cette chronique, je bouclerai mes valises pour une virĂ©e Ă Lyon oĂč, le temps d'un colloque, je me joindrai Ă un Ă©chantillon hĂ©tĂ©roclite de la relĂšve littĂ©raire notion de relĂšve m'a toujours laissĂ© un brin dubitatif â comme la plupart des Ă©tiquettes plus ou moins arbitraires, en regroupements semblent inĂ©vitables. Ils participent de cette vaste gĂ©nĂ©ralisation qui caractĂ©rise la quĂȘte de comprĂ©hension du monde. Sans gĂ©nĂ©ralitĂ©, pas de rĂšgle. Et sans rĂšgle, pas de je me mĂ©fie des groupes des hommes et des femmes avec leurs idiosyncrasies respectives, des praticiens de l'autofiction, des Ă©crivains migratoires, de ceux du Plateau ou des rĂ©gions Ă©loignĂ©es, des blogueurs, des gros canons, des petits irrĂ©ductibles, des vendeurs de pneus, des vieux cons, des intoxiquĂ©s, des lĂ©gendes vivantes, des engagĂ©s, des passepartoutistes â sans oublier des Ă©crivains-de-la-relĂšve, groupuscule juvĂ©nile et informe, toujours condamnĂ© Ă se dissoudre peu Ă peu en autre gĂ©nĂ©ration littĂ©raire constitue Ă n'en pas douter l'unitĂ© de mesure la plus prisĂ©e. Elle suggĂšre Ă la fois la fĂ©conditĂ©, l'hĂ©ritage, l'effervescence â et le refus, aussi candide que violent, de tout ce qui a prĂ©cĂ©dĂ© dans l'histoire de l'humanitĂ©. Nous aimons le la gĂ©nĂ©ration ne colle pas mieux que les autres Ă©tiquettes. Croyez-en Louis Hamelin qui, dans son dernier opus, dissĂšque au passage la gĂ©nĂ©ration nĂ©olyrique de la fin des annĂ©es 80, cet hĂ©tĂ©roclite groupe d'Ă©crivains oĂč l'on retrouvait aussi bien l'auteur de La Rage que Christian Mistral, Sylvain Trudel, HĂ©lĂšne Monette et autres Lise Tremblay."La critique, rĂ©sume Hamelin, aime les troupeaux, et celui-ci, le temps de quelques papiers, parut faire l'affaire."J'ose Ă peine formuler la premiĂšre question qui vient Ă l'esprit pourquoi tenons-nous tant Ă ces chapelles branlantes, ces Ă©coles qui n'enseignent rien, ces tribus mal ficelĂ©es?Question naĂŻve. La validitĂ© d'une idĂ©e, sa justesse n'ont jamais rien Ă voir avec son succĂšs. En outre, la rĂ©ponse tient de l'Ă©vidence. Mon bien-aimĂ© Ă©diteur connaĂźt une ritournelle scoute qu'il sort de temps Ă autre. Elle est universelle, se prĂȘte Ă toutes les mondanitĂ©s. Lorsqu'un louveteau se sent seul parmi les Ă©pinettes, il lui suffit d'entonner cet air joyeux "C'est la meute qui appelle, viens, viens, laisse tout!" pour voir aussitĂŽt rappliquer ses de la meute, mes amis!Ce cri transcende la culture et les modes, il s'inscrit dans l'acide intimitĂ© de notre code gĂ©nĂ©tique. Notre tendance Ă dĂ©couper le tissu social en petites hordes plus ou moins artificielles tient tout bonnement Ă notre condition de grand mammifĂšre naĂŻf, je croyais qu'il suffisait de publier des livres pour se considĂ©rer comme un Ă©crivain. Qu'il s'agissait de prendre place dans l'agora littĂ©raire, d'appartenir Ă la guilde. Maintenant que j'ai publiĂ© une paire de bouquins, je rĂ©alise que l'affaire est beaucoup, beaucoup plus â l'Ă©crivain vĂ©ritable â ne se contente pas d'ĂȘtre mammifĂšre. Son groupe d'appartenance ne le rĂ©sume ni ne l'explique. Son travail consiste prĂ©cisĂ©ment Ă s'Ă©loigner d'autrui, Ă se dissocier du voisinage. Il construit son individualitĂ©, livre aprĂšs livre, et toute la difficultĂ© repose sur la fatalitĂ© de travailler avec le vieux coffre Ă outils collectif â grammaire du langage et de la narration, actualitĂ© et archĂ©types, procĂ©dĂ©s divers, galeries de personnages, figures de style â pour forger une oeuvre tentatives de regroupements littĂ©raires sont non seulement erronĂ©es elles s'intĂ©ressent Ă ce qui, dans le statut de l'Ă©crivain, est le plus Ă©tranger Ă l' la question vous intĂ©resse, sautez sur le livre de Louis Hamelin. En 17 textes brefs, il analyse l'exil nĂ©cessaire de l'Ă©crivain avec le regard qu'on lui connaĂźt Ă la fois intelligent et humoristique, Ă©rudit et introspectif. Un livre hautement trĂȘve de jĂ©rĂ©miades. Je pars pour Lyon, tout de mĂȘme assez heureux d'aller passer quelques jours avec ce que l'on pourrait appeler mes collĂšgues. S'il est bien une chose qui rassemble les Ă©crivains, c'est la pinte de biĂšre fraĂźche autour de laquelle on discute de tout, de isolĂ©, de Louis HamelinĂd. Trois-Pistoles, 2006, 192 p. Lenouveau parler (CD)Disque de la collection "ChĆurs de scouts"Association des guides et scouts d'Europehttp://www.carrick.frCette chanson est chantĂ©e par l
Une ancienne Ă©lue locale et ex-candidate FN aux lĂ©gislatives de 2012, Cassandre Fristot, a Ă©tĂ© interpellĂ©e lundi 9 aoĂ»t dans la commune d'Hombourg-Haut en Moselle. Cette femme de 34 ans, connue pour son appartenance Ă la mouvance d'extrĂȘme droite » selon le procureur, avait brandi, le samedi prĂ©cĂ©dent Ă Metz, une pancarte antisĂ©mite dans une manifestation anti-passe sanitaire. Elle sera jugĂ©e pour provocation publique Ă la haine raciale » le 8 septembre, a annoncĂ© mardi le parquet de sa pancarte, la simple locution Qui ? » assortie d'une liste de noms de personnalitĂ©s considĂ©rĂ©es comme juives. Pour comprendre comment l'extrĂȘme droite antisĂ©mite adapte et renouvelle son vocabulaire pour diffuser ses thĂ©ories racistes, Marianne » s'est entretenu avec Emmanuel Debono, historien du mouvement antiraciste, auteur de Le racisme dans le prĂ©toire. AntisĂ©mitisme, racisme et xĂ©nophobie devant la justice aux Presses universitaires de France 2019 et rĂ©dacteur en chef du Droit de vivre DDV, la revue de la Ligue contre le racisme et l'antisĂ©mitisme LICRA.Marianne Les manifestations contre le passe sanitaire ont offert un lieu d'expression Ă une rhĂ©torique antisĂ©mite. La crise sanitaire a-t-elle nourri, voire renouvelĂ©, la sĂ©mantique antisĂ©mite ?Emmanuel Debono Câest toujours pareil avec lâantisĂ©mitisme on a parfois des choses nouvelles, mais la plupart des reprĂ©sentations sâinsĂšrent dans de grands mythes ou grandes narrations qui existent depuis des siĂšcles. On a la figure du juif tueur d'enfant, du juif empoisonneur, qui veut affaiblir, dĂ©truire ou corrompre tout ce qui n'est pas juif. Ces mythes puisent leur source dans lâidĂ©e que les juifs dĂ©testent le genre humain et veulent asseoir une domination juive du monde. Il y a une rĂ©surgence cyclique de cette rhĂ©torique en lien avec les grandes crises. Aujourd'hui, en pleine crise sanitaire, c'est la figure du juif empoisonneur et spĂ©culateur qui domine. » Ce qui est important, câest de pointer la rĂ©surgence cyclique de cette rhĂ©torique en lien avec les grandes crises. Aujourd'hui, en pleine crise sanitaire, c'est la figure du juif empoisonneur et spĂ©culateur qui domine. En toile de fond, il y a toujours le complot juif, cette puissante matrice idĂ©ologique qui distingue l'antisĂ©mitisme des racismes. Un aspect semble nouveau, c'est la fluiditĂ© avec laquelle ce type de rĂ©cit va cheminer sur les rĂ©seaux veut dire ce Qui ? » et Ă quoi fait-il rĂ©fĂ©rence ?Cette question provient d'une sĂ©quence mĂ©diatique survenue sur CNews en juin dernier, dans le cadre dâun entretien accordĂ© Ă un gĂ©nĂ©ral Ă la retraite, Daniel Delawarde, signataire d'une tribune Ă©voquant le dĂ©litement »de la France, publiĂ©e par l'hebdomadaire Valeurs actuelles. Ă la question Qui contrĂŽle la "meute mĂ©diatique" ? » et aprĂšs plusieurs relances, il avait finalement rĂ©pondu la communautĂ© que vous connaissez bien », avant d'ĂȘtre coupĂ© par le prĂ©sentateur, Jean-Marc sĂ©quence a engendrĂ© beaucoup dâĂ©motions, aussi parce quâil y avait dĂ©jĂ eu une tribune de gĂ©nĂ©raux dont la tonalitĂ© pouvait sembler insurrectionnelle. Aujourd'hui, quand ce Qui ? » circule sur Internet, car cette sĂ©quence est devenue un mĂšme [une image ou un propos qui se propage sur internet, il n'est pas Ă exclure que beaucoup le reprennent par jeu, ou sans en comprendre la portĂ©e exacte. Pour d'autres, en revanche, il s'agit bien d'une nouvelle façon dâĂ©voquer cette prĂ©tendue puissance occulte des juifs, dâexprimer de maniĂšre feutrĂ©e son antisĂ©mitisme, sa dĂ©nonciation de lâĂ©ternel complot juif. Ce Qui ? » permettait, jusqu'Ă prĂ©sent, de contourner la loi mais avec l'affaire Cassandre Fristot, il va devenir plus compliquĂ© de brandir une pancarte Qui ? » en faisant croire quâon ne relaie pas un slogan sĂ©mantique antisĂ©mite a-t-elle Ă©voluĂ© depuis les annĂ©es 1990 et la loi Gayssot, qui rĂ©prime la contestation des crimes contre l'humanitĂ© ? Sâadapte-t-elle aux Ă©volutions du droit et notamment Ă la jurisprudence en matiĂšre dâantisĂ©mitisme ?On pourrait mĂȘme remonter plus loin, au moment oĂč lâon a commencĂ© Ă sanctionner lâinjure et la diffamation raciale », avec le dĂ©cret-loi Marchandeau du 21 avril 1939. Cette loi nâĂ©tait pas catĂ©gorielle. Elle ne protĂ©geait pas spĂ©cifiquement les Noirs, les Arabes ou les juifs mais tous Français ou habitants » - c'est-Ă -dire les Ă©trangers vivant en France - contre les propos haineux. Ă cette Ă©poque et dans ce contexte, la principale haine identifiĂ©e visait les juifs. Et bien, dĂšs l'adoption de cette loi, l'extrĂȘme droite s'est emparĂ©e du terme habitants » pour les dĂ©signer. Charles Maurras, leader de lâAction française, a lui-mĂȘme souvent utilisĂ© ce terme pour ne pas tomber sous le coup de la loi ou tout simplement sâen moquer. Dans ces milieux idĂ©ologiques d'extrĂȘme droite, on est toujours attentifs Ă ce que disent la loi et la jurisprudence, Ă chaque dĂ©cision de justice rendue. » AprĂšs la guerre, quand les lois de la RĂ©publique sont rĂ©tablies, et avec elles cette loi Marchandeau, l'extrĂȘme droite s'adapte Ă nouveau. Dans le journal LâĂpoque, en 1947, une sĂ©rie d'articles extrĂȘmement calomnieux dĂ©signe les juifs comme ceux quâ il ne faut pas appeler par leur nom ». Ils sont les innommables » que lâon veut faire passer pour des intouchables ». Le milieu antisĂ©mite sait adapter sa langue et ses arguments pour essayer de ne pas franchir la ligne qui les ferait tomber sous le coup de la loi. Dans ces milieux idĂ©ologiques d'extrĂȘme droite, on est toujours attentifs Ă ce que disent la loi et la jurisprudence, Ă chaque dĂ©cision de justice une jurisprudence de la Cour de cassation de 2017 donne une interprĂ©tation assez restrictive Ă la loi contre le racisme. Dans l'affaire Cassandre Fristot, rien ne permet de prĂ©sumer qu'elle sera condamnĂ©e il n'est pas Ă©crit le mot juif » sur sa pancarte, il y a des personnes qui ne sont pas juives dans la liste, une simple question est apparemment posĂ©e⊠Si les Ă©lĂ©ments sont observĂ©s de façon littĂ©rale et indĂ©pendamment les uns des autres, et non dans un systĂšme de rĂ©fĂ©rence que connaissent bien les spĂ©cialistes de la question, il est possible que la militante soit des personnes non juives ou ne pas mentionner clairement leur judĂ©itĂ© supposĂ©e, ce sont autant de techniques de l'extrĂȘme droite antisĂ©mite ?Dans le cas de Cassandre Fristot, il faut se garder de lui prĂȘter, Ă ce stade, la claire conscience de cet artifice, mais on ne peut pas exclure que ce soit effectivement une technique rĂ©flĂ©chie. Ceux qui veulent dĂ©noncer le soi-disant complot juif » savent trĂšs bien sây prendre et ont dĂ©veloppĂ©, avec le temps, des techniques dâĂ©vitement ou de contournement. Des stratĂ©gies sont constamment Ă lâĆuvre, mĂȘme dans le dessin de l'antisĂ©mitisme se diffuse-t-il davantage masquĂ©, risquant d'ĂȘtre relayĂ© par des personnes qui ne comprennent pas la portĂ©e des concepts qu'ils diffusent ?En ce qui concerne ce Qui ? », c'est vrai que jâai vu des personnes s'interroger, et a priori de bonne foi, sur ce quâil y avait dâantisĂ©mite lĂ -dedans. Jâai mĂȘme vu certaines personnalitĂ©s dĂ©nier le caractĂšre problĂ©matique dâune telle pancarte. Il y a un enjeu majeur d'apprentissage de la lecture de ces contenus, quâil sâagisse de textes ou dâimages. Il faut expliquer aux gens pourquoi c'est antisĂ©mite et d'oĂč viennent ces thĂšses. En lâabsence de mode dâemploi, on peut crĂ©er un sentiment de censure. Les enjeux de pĂ©dagogie, dâĂ©ducation et de dĂ©cryptage sont au cĆur de la lutte contre le racisme et lâantisĂ©mitisme. Plus la rhĂ©torique antisĂ©mite est cryptĂ©e, plus il va ĂȘtre difficile de la reconnecter Ă l'histoire de l'antisĂ©mitisme et aux grands mythes qui la structurent. Le fait de diluer des pensĂ©es abjectes dans des mots dâordre simples, Ă premiĂšre vue naĂŻfs et innocents, permet de banaliser la y a un risque d'une fluidification de la pensĂ©e antisĂ©mite par lâarme du hashtag. Câest la raison pour laquelle il ne faut pas se dĂ©tourner de ce combat. Il ne faut pas renoncer Ă condamner, au moins moralement, ces dĂ©rives, tout en Ă©tudiant les possibilitĂ©s dâaller plus loin dans la sanction. C'est aussi pour cela qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le mĂȘme sac il y a des antisĂ©mites idĂ©ologiques et des individus qui se montrent sensibles Ă certains stĂ©rĂ©otypes, mais quâil est encore possible de dĂ©tourner de cette radicalitĂ©. Il faut Ă tout prix Ă©viter que les moins idĂ©ologisĂ©s ne basculent dans cet antisĂ©mitisme militant. Câest comme pour le complotisme on ne peut pas grand-chose contre les plus convaincus, mais on a le devoir dâĂ©clairer, de documenter les hĂ©sitants, et de faire en sorte quâils aient les rĂ©ponses Ă leurs questions. Il est fondamental quâils sortent de cette vision fantasmĂ©e et paresseuse du LIRE AUSSI Affaire Sarah Halimi "La sociĂ©tĂ© française est en danger, au bord dâun prĂ©cipice moral"Cest par cette sente que les loups Ă©taient partis. Les chasseurs avaient dĂ» tirer sur des troncs d'arbres pour les effrayer. La loi interdisait de les tuer. Les Ă©chardes, volant en