lautisme reste inconnue, sa dĂ©finition fluctue, les mĂ©thodes de traitement, mĂȘme quand elles sont recommandĂ©es par la HAS, ne parviennent pas Ă  ĂȘtre validĂ©es scientifiquement. L’Affinity Therapy met d’emblĂ©e l’accent sur un choix crĂ©atif du sujet, en incitant Ă  dĂ©velopper sa passion : les films de Walt Disney pour Owen Suskind, qui s’est longuement exprimĂ©, les plantes Description Affinity therapy Nouvelles recherches sur l'autismeLivre d'occasion Ă©crit par Perrin, Myriamparu en 2015 aux Ă©ditions Pu SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES - PsychanalyseCode ISBN / EAN La photo de couverture n’est pas contractuelle. En lire plus Etat TrĂšs bon Ă©tat Auteur Perrin, myriam Editions Pu rennes AnnĂ©e 2015 Langue Français Format Moyen ISBN 9782753542983 À propos de la boutique BibliothĂšques Sans FrontiĂšres 66 avenue du patis - ZA de la couronne des prĂšs 78680 Epone Bienvenue sur la boutique en ligne de BibliothĂšques Sans FrontiĂšres ! Romans, essais, littĂ©rature jeunesse, livres d'art ou de cuisine... redonnez une seconde vie aux livres et faites un geste ... [Lire la suite] Les Garanties Label EmmaĂŒs Paiement sĂ©curisĂ© Label EmmaĂŒs vous procure une expĂ©rience d’achat en ligne sĂ©curisĂ©e grĂące Ă  la technologie Hipay et aux protocoles 3D Secure et SSL. Satisfait ou remboursĂ© Nous nous engageons Ă  vous rembourser tout objet qui ne vous satisferait pas dans un dĂ©lai de 14 jours Ă  compter de la rĂ©ception de votre commande. PRIX ÉTAT VENDU PAR FERMER Ça va vous plaire Voici une sĂ©lection de produits similaires

Elleest aussi maitre de confĂ©rence des universitĂ©s en psychopathologie et clinique psychanalytique. Par ailleurs. elle est l’auteure de nombreux textes de rĂ©fĂ©rence en psychopathologie et clinique psychanalytique et directrice de l’ouvrage Affinity therapy, nouvelles recherches sur l’autisme (PUR 2015).

AFFINITY THERAPY POUR L’AUTISME AFFINITY OUI, THERAPY NON Les associations de parents appellent Ă  la vigilance concernant l’arrivĂ©e de thĂ©rapies non validĂ©es par la HAS et leur rĂ©cupĂ©ration par l’école psychanalytique La presse s’est fait rĂ©cemment l’écho des espoirs suscitĂ©s par une nouvelle thĂ©rapie » basĂ©e sur le respect des centres d’intĂ©rĂȘt, souvent restreints, des personnes atteintes d’autisme, et baptisĂ©e affinity therapy » par son inventeur, journaliste et pĂšre d’un jeune homme autiste, Ron Suskind. Par un Ă©tonnant tour de passe-passe, des professeurs de l’UniversitĂ© de Rennes, proches de sociĂ©tĂ©s psychanalytiques comme l’Ecole de la Cause Freudienne, et ayant organisĂ© un congrĂšs autour de l’approche de M. Suskind[1], tentent de dĂ©montrer que la rĂ©ussite apparente de l’Affinity Therapy est bien la preuve que le monde attendait pour valider les approches psycho dynamiques comme la psychanalyse dans le champ de l’autisme. La prise en compte des centres d’intĂ©rĂȘt des personnes atteintes d’autisme est une idĂ©e dĂ©jĂ  ancienne. Elle est bien sĂ»r en filigrane dans les approches recommandĂ©es par la Haute AutoritĂ© de SantĂ©, et notamment dans les approches comportementales qui s’appuient sur les motivations des enfants et donc leurs intĂ©rĂȘts, mais aussi dans les approches de type Floortime. Le respect des affinitĂ©s figure aussi en premiĂšre ligne dans les tĂ©moignages de guĂ©rison » relatĂ©s dans les livres de certains parents comme Mmes Donville, Morar, etc
 S’appuyer sur les affinitĂ©s restreintes des personnes autistes n’est pas pour autant, ni Ă  elle seule une vĂ©ritable thĂ©rapie de l’autisme. Ron Suskind ne s’y trompe d’ailleurs pas, en rappelant lors d’une interview dans Autism Speaks[2] que son fils n’est pas guĂ©ri » de l’autisme, et en proposant de soumettre sa mĂ©thode Ă  une Ă©valuation scientifique rigoureuse avec les Ă©quipes de chercheurs de Yale et de Cambridge. Les approches comme Floortime, centrĂ©es sur les affinitĂ©s et sur les interactions sociales, sont considĂ©rĂ©es comme trop exclusives par les autoritĂ©s scientifiques et doivent ĂȘtre combinĂ©es avec des approches globales et structurĂ©es comme le TEACCH ou l’ABA[3]. L’autisme est un trouble neuro-dĂ©veloppemental qui affecte tous les domaines de fonctionnement de la personne. DĂ©rivĂ©e d’approches dĂ©jĂ  bien documentĂ©es, mais non encore Ă©valuĂ©es, l’Affinity Therapy n’est donc Ă  ce stade que le tĂ©moignage instructif de parents ayant su mettre Ă  profit les intĂ©rĂȘts de leur fils pour le monde de Disney, comme d’autres l’ont fait pour le monde de l’aviation, des dinosaures ou de la musique. Cette mĂ©thode ne justifie donc en rien la tentative de rĂ©cupĂ©ration, voire l’imposture scientifique, dont elle est l’objet par des professeurs de Rennes 2 et du Collectif des praticiens auprĂšs des autistes », et ce au profit des thĂ©rapies psychanalytiques. DĂ©boutĂ©es de leurs actions contre le film Le Mur » puis de leur recours au Conseil d’Etat contre les recommandations de la Haute AutoritĂ© de SantĂ©, les associations psychanalytiques, et les universitaires qui en Ă©manent, devraient enfin s’en tenir au contenu de ce texte de rĂ©fĂ©rence. Le Collectif Autisme dĂ©nonce cette tentative et s’alarme du fait qu’elle ait Ă©tĂ© menĂ©e sous la tutelle financiĂšre d’universitĂ©s financĂ©es par les pouvoirs publics. Contact Florent Chapel PrĂ©sident [1] Colloque affinity therapy [2] Affinity therapy » for autism author reflects on growing interest [3] Voir recommandation de bonnes pratiques HAS-ANESM p. 27 § AILLEURS SUR LE WEB Articles rĂ©cents COVID19 la guerre actuelle et nos guerres quotidiennes ParentalitĂ© et troubles psychiques sont ils des concepts antinomiques ? Autisme – Listes noire et verte des formations 2020 Autisme la vĂ©ritĂ© sur Bruno Bettelheim Portraits vidĂ©os de salariĂ©s autistes, sous le haut patronage de l’Éducation nationale
Affinitytherapy - Myriam Perrin. Tout s'est précipité aux Etats-Unis à partir du printemps 2014. Le célÚbre journaliste politique Ron Suskind publie le 1er avr Tout s'est précipité aux Etats-Unis à partir du printemps 2014.
Les associations de parents appellent Ă  la vigilance concernant l’arrivĂ©e de thĂ©rapies non validĂ©es par la HAS et leur rĂ©cupĂ©ration par l’école psychanalytique. La presse s’est fait rĂ©cemment l’écho des espoirs suscitĂ©s par une nouvelle thĂ©rapie » basĂ©e sur le respect des centres d’intĂ©rĂȘt, souvent restreints, des personnes atteintes d’autisme, et baptisĂ©e affinity therapy » par son inventeur, journaliste et pĂšre d’un jeune homme autiste, Ron Suskind. Par un Ă©tonnant tour de passe-passe, des professeurs de l’UniversitĂ© de Rennes, proches de sociĂ©tĂ©s psychanalytiques comme l’Ecole de la Cause Freudienne, et ayant organisĂ© un congrĂšs autour de l’approche de M. Suskind 1, tentent de dĂ©montrer que la rĂ©ussite apparente de l’Affinity Therapy est bien la preuve que le monde attendait pour valider les approches psycho dynamiques comme la psychanalyse dans le champ de l’autisme. La prise en compte des centres d’intĂ©rĂȘt des personnes atteintes d’autisme est une idĂ©e dĂ©jĂ  ancienne. Elle est bien sĂ»r en filigrane dans les approches recommandĂ©es par la Haute AutoritĂ© de SantĂ©, et notamment dans les approches comportementales qui s’appuient sur les motivations des enfants et donc leurs intĂ©rĂȘts, mais aussi dans les approches de type Floortime. Le respect des affinitĂ©s figure aussi en premiĂšre ligne dans les tĂ©moignages de guĂ©rison » relatĂ©s dans les livres de certains parents comme Mmes Donville, Morar, etc
 S’appuyer sur les affinitĂ©s restreintes des personnes autistes n’est pas pour autant, ni Ă  elle seule une vĂ©ritable thĂ©rapie de l’autisme. Ron Suskind ne s’y trompe d’ailleurs pas, en rappelant lors d’une interview dans Autism Speaks 2 que son fils n’est pas guĂ©ri » de l’autisme, et en proposant de soumettre sa mĂ©thode Ă  une Ă©valuation scientifique rigoureuse avec les Ă©quipes de chercheurs de Yale et de Cambridge. Les approches comme Floortime, centrĂ©es sur les affinitĂ©s et sur les interactions sociales, sont considĂ©rĂ©es comme trop exclusives par les autoritĂ©s scientifiques et doivent ĂȘtre combinĂ©es avec des approches globales et structurĂ©es comme le TEACCH ou l’ABA 3. L’autisme est un trouble neuro-dĂ©veloppemental qui affecte tous les domaines de fonctionnement de la personne. DĂ©rivĂ©e d’approches dĂ©jĂ  bien documentĂ©es, mais non encore Ă©valuĂ©e, l’Affinity Therapy n’est donc Ă  ce stade que le tĂ©moignage instructif de parents ayant su mettre Ă  profit les intĂ©rĂȘts de leur fils pour le monde de Disney, comme d’autres l’ont fait pour le monde de l’aviation, des dinosaures ou de la musique. Cette mĂ©thode ne justifie donc en rien la tentative de rĂ©cupĂ©ration, voire l’imposture scientifique, dont elle est l’objet par des professeurs de Rennes 2 et du Collectif des praticiens auprĂšs des autistes », et ce au profit des thĂ©rapies psychanalytiques. DĂ©boutĂ©es de leurs actions contre le film Le Mur » puis de leur recours au Conseil d’Etat contre les recommandations de la Haute AutoritĂ© de SantĂ©, les associations psychanalytiques, et les universitaires qui en Ă©manent, devraient enfin s’en tenir au contenu de ce texte de rĂ©fĂ©rence. Le Collectif Autisme dĂ©nonce cette tentative et s’alarme du fait qu’elle ait Ă©tĂ© menĂ©e sous la tutelle financiĂšre d’universitĂ©s financĂ©es par les pouvoirs publics. Contact presse Florent Chapel PrĂ©sident du Collectif Autisme 06 80 02 76 82

Affinitytherapy - nouvelles recherches sur autisme par Myriam Perrin aux éditions Pu de rennes. Nouvelles recherches sur l'autisme. Magasins; Académie. Expériences & communautés . Culturaddict; Cultura Créas; Cultura Livres; Cultura Pro; Besoin d'aide ? Cultura - L'esprit jubile Ok. Mon compte. Mes listes. Mon panier. Votre panier est vide Profitez des

Affinity therapyNouvelles recherches sur l'autismeTout s'est prĂ©cipitĂ© aux États-Unis Ă  partir du printemps 2014. Le cĂ©lĂšbre journaliste politique Ron Suskind publie le 1er avril Life, animated. Il y dĂ©crit sa rencontre » avec son fils autiste Owen grĂące au monde de Disney. Owen est ainsi sorti de son retrait, il s'est mis Ă  parler et a dĂ©veloppĂ© de nombreuses capacitĂ©s. R. Suskind tĂ©moigne prĂ©cisĂ©ment du soutien des inventions d'un autiste par les membres de sa famille. C'est ce qu'il nomme, fort justement, l'Affinity sont les parents qui parient, souvent contre l'avis des experts, sur les capacitĂ©s auto-thĂ©rapeutiques de leur enfant autiste, accueillant leurs affinitĂ©s quelles qu'elles soient. Nombreux sont les autistes qui tĂ©moignent de l'appui fondamental qu'elles constituent, tout comme le soutien d'un de leurs proches. Il s'agit pour le chercheur, le professionnel et le psychanalyste d'apprendre des consĂ©quences de l'Affinity therapy, non seulement d'Ă©couter les autistes, mais aussi le savoir-y-faire des parents, leurs paroles transmettant inventions et trouvailles de chacun pour crĂ©er du lienL'Ă©cho considĂ©rable dans les mĂ©dias amĂ©ricains et britanniques de l'ouvrage de Ron Suskind contraint aujourd'hui les spĂ©cialistes et chercheurs du monde entier Ă  une modification radicale de la considĂ©ration des obsessions ou fixations, des passions ou intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques dans le traitement des autismes, majoritairement fustigĂ©s ou considĂ©rĂ©s comme des lubies passagĂšres, Ă  Ă©radiquer. Cet ouvrage interroge ainsi la considĂ©ration des affinitĂ©s dans diverses approches de l'autisme et ouvre le dĂ©bat quant Ă  la question du diagnostic, de l'Ă©tiologie et du dĂ©terminisme de l'autisme, et plus largement les points de butĂ©es que la science rencontre chez l' visĂ©e majeure de cet ouvrage - visĂ©e politico-clinique - est de montrer l'intĂ©rĂȘt de l'Affinity therapy, d'en dĂ©plier la portĂ©e ainsi que ses accointances avec le traitement de l'autisme mis en oeuvre dans la pratique Ă  plusieurs » s'orientant du discours analytique. En France et en Europe, de nombreuses institutions qui accueillent des sujets autistes prennent en compte dans leur pratique au quotidien l'objet dit autistique, l'affinitĂ© aussi discrĂšte soit-elle, non comme un obstacle mais un objet Ă©lu, une affinitĂ© Ă©lective de l'autistic mind. Elles soutiennent ainsi les inventions de chacun des autistes, les complexifient vers une ouverture au monde, au lien social et aux apprentissages. Cet ouvrage dĂ©finit les principes et la logique d'une telle pratique et dĂ©plie comment ces institutions offrent un mix sur mesure » du triptyque mĂ©dical, pĂ©dagogique et activitĂ©s d' cet ouvrage apporte de maniĂšre trĂšs serrĂ©e ce qu'il en est d'un appui sur les affinitĂ©s et inventions subjectives dans le traitement de l'autisme la prise en considĂ©ration du rĂ©el qui s'impose et des dĂ©fenses Ă©laborĂ©es par le sujet pour y faire face. EtreParents Au Xxie SiĂšcle - Des Parents Rencontrent Des Psychanalystes pas cher : retrouvez tous les produits disponibles Ă  l'achat sur notre site. En utilisant Rakuten, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des contenus personnalisĂ©s et de rĂ©aliser des statistiques.
Vikram Jasawal est professeur Ă  l'UniversitĂ© de Virginie. Il mĂšne actuellement des recherches sur les interactions sociales et les styles de communication chez les personnes autistes. Ses travaux antĂ©rieurs ont portĂ© sur l'apprentissage des mots, la catĂ©gorisation, la cognition sociale et le dĂ©veloppement de la mĂ©moire. Au laboratoire UVa Jaswal, la principale prioritĂ© de leurs recherches est de collaborer avec ceux qui ont Ă©tĂ© les plus touchĂ©s. Vikram Jaswal a commencĂ© comme psychologue du dĂ©veloppement. Cependant, il a eu l'opportunitĂ© de passer du temps avec un groupe de jeunes adultes autistes non parlants oĂč il a abordĂ© les hypothĂšses capacitistes qu'il avait toute sa vie. Vikram avait prĂ©cĂ©demment suivi le rĂ©cit des manuels sur l'autisme sur lequel la recherche se concentre souvent. Une fois qu'il a vu l'humour, la prĂ©venance, l'intelligence et les amitiĂ©s de ce groupe, il a Ă©tĂ© inspirĂ© pour en savoir plus sur l'autisme de leur point de vue. Jenn Salut Vikram ! Alors, qu'est-ce qui vous a inspirĂ© Ă  Ă©tudier des sujets tels que le dĂ©veloppement, l'apprentissage des mots, la catĂ©gorisation, le dĂ©veloppement de la mĂ©moire ou la cognition sociale ? Vikra C'est une bonne question. En tant que premier cycle, je ne savais pas ce que je voulais Ă©tudier. Mon premier travail en alternance Ă©tait dans une bibliothĂšque d'architecture. Je n'ai pas aimĂ© ça. Je n'aimais pas le travail parce que l'une des tĂąches consistait Ă  ĂȘtre assis Ă  un bureau. C'Ă©tait Ă  l'Ă©poque oĂč vous deviez vĂ©rifier les piĂšces d'identitĂ© des gens Ă  la main, et les gens n'Ă©taient tout simplement pas trĂšs amicaux Ă  montrer leurs piĂšces d'identitĂ©. Quoi qu'il en soit, ce n'Ă©tait tout simplement pas un bon moyen pour moi. Je venais d'ĂȘtre affectĂ© Ă  ce travail, mais je cherchais un autre travail. Pour faire court, j'ai trouvĂ© un autre emploi dans le bureau d'un professeur de psychologie. Je ne savais pas ou ne pensais pas que je serais intĂ©ressĂ© par la psychologie. J'avais, vous savez, 18 ans Ă  l'Ă©poque dans ma premiĂšre annĂ©e d'universitĂ©. Je viens de Lincoln, dans le Nebraska, mais j'ai Ă©tudiĂ© Ă  l'universitĂ© de Columbia Ă  New York. La premiĂšre partie du travail consistait Ă  travailler comme assistante de bureau. J'aidais avec des manuscrits et d'autres choses de bureau. Finalement, j'en ai appris un peu plus sur les recherches que le professeur de psychologie et son groupe faisaient. J'ai ensuite rencontrĂ© les Ă©tudiants diplĂŽmĂ©s, postdoctoraux et autres Ă©tudiants de premier cycle travaillant dans son laboratoire. Le laboratoire Ă©tait axĂ© sur la cognition animale. Les questions Ă  la base portaient sur les relations entre la pensĂ©e et le langage chez les animaux. Ils souhaitaient Ă©galement Ă©tudier les processus cognitifs chez les animaux qui n'ont pas de langage et ne parlent pas. C'est donc ce qui m'a amenĂ© Ă  m'intĂ©resser Ă  la pensĂ©e et au langage. Et puis, quand j'ai pensĂ© aux Ă©tudes supĂ©rieures, j'ai dĂ©cidĂ© que ce sur quoi je voulais me concentrer Ă©tait de dĂ©velopper le langage et de dĂ©velopper la pensĂ©e. J'Ă©tais intĂ©ressĂ© par la façon dont les deux s'influencent mutuellement. Donc, cela a conduit Ă  la communication et Ă  la catĂ©gorisation, puis finalement ensemble. Jenn C'est tellement cool que votre premier stage vous ait menĂ© lĂ  oĂč vous en ĂȘtes maintenant ! Alors, qu'est-ce qui vous a poussĂ© Ă  vous impliquer spĂ©cifiquement avec I-ASC ? Vikra C'Ă©tait vers 2015. J'ai fait la connaissance d'Elizabeth Vosseller, qui m'a invitĂ©e Ă  parler de recherche et d'autisme Ă  un groupe d'orthographe participant Ă  un institut d'Ă©tĂ© au Growing Kids Therapy Center. Je n'avais jamais passĂ© beaucoup de temps avec des personnes autistes non parlantes qui communiquaient de cette maniĂšre, alors j'ai dit bien sĂ»r ! Donc, chaque jour, je venais passer quelques heures et nous nous engageions dans ces discussions vraiment intĂ©ressantes. J'ai quittĂ© chaque rĂ©union Ă©tonnĂ©e, excitĂ©e et impatiente d'ĂȘtre au lendemain. L'une des choses qui sont devenues limpides lors de ces interactions Ă©tait la chance que j'avais, que j'ai eu la chance de pouvoir participer Ă  ces discussions avec ces personnes dont les profils ne correspondaient pas Ă  la science dominante de l'autisme, ce qui devrait ĂȘtre comme . Ces gens avec qui je passais du temps avaient de l'esprit, et ils avaient ça, vous savez, des plaisanteries entre eux, et ils posaient d'excellentes questions et ainsi de suite. Donc, une des choses qui est devenue claire au cours de ces rencontres, c'est qu'ils sont trĂšs conscients de leur marginalisation. Ils communiquent de nombreuses façons, mais la mĂ©thode de communication orthographique qu'ils utilisent prouve Ă  quel point nombre d'entre eux sont marginalisĂ©s. Les gens ne comprennent pas exactement pourquoi ils communiquent par l'orthographe ou ce que cela signifie. Et c'est ainsi que nous avons dĂ©marrĂ© certains de ces projets. Il y a toutes sortes de questions vraiment fascinantes sur lesquelles les orthographes et les autres espĂšrent vraiment pouvoir enquĂȘter. Pas seulement Ă  quoi ressemblent les personnes autistes, mais aussi Ă  quoi ressemble la vie des personnes autistes non parlantes. Jenn Impressionnant! Alors, quelle a Ă©tĂ© votre Ă©tude prĂ©fĂ©rĂ©e que vous avez menĂ©e ? Ou votre plus fascinant? Vikra Eh bien, probablement le suivi oculaire, dont je parlerai probablement Ă  la confĂ©rence pour essayer de caractĂ©riser ce qui se passait lorsque les orthographes utilisaient S2C de maniĂšre quantitative. En utilisant ces donnĂ©es, nous faisons quelques infĂ©rences sur la probabilitĂ© qu'ils fassent preuve d'agence communicative. Donc, je pense que cette Ă©tude a demandĂ© beaucoup de travail, mais j'ai apprĂ©ciĂ© le processus. J'ai certainement apprĂ©ciĂ© d'en parler Ă  d'autres personnes et d'obtenir des rĂ©actions de personnes qui ne parlent pas Ă  ce sujet. Jenn Pourriez-vous expliquer un peu ce suivi oculaire? Vikra L'Ă©tude de suivi oculaire que nous avons rĂ©alisĂ©e a finalement rapportĂ© les donnĂ©es de neuf personnes qui Ă©taient de jeunes adultes non parlants. Il s'agit d'une paire de lunettes d'Ă©quipement. Cette paire de lunettes peut suivre oĂč quelqu'un regarde au fil du temps. Notre intĂ©rĂȘt dans la rĂ©alisation de l'Ă©tude Ă©tait d'Ă©tudier la rapiditĂ© avec laquelle les orthographes regardaient et pointaient les lettres alors qu'elles Ă©pelaient aussi prĂšs que possible de ce qui se passe dans leur vie quotidienne. Nous essayions de caractĂ©riser ce qui s'est passĂ© comme ils l'ont Ă©crit. Ce groupe de personnes, qui avaient toutes de l'expĂ©rience avec un tableau Ă  lettres depuis au moins deux ans, Ă©taient de jeunes adultes et Ă©taient considĂ©rĂ©s comme parlant couramment par les praticiens. Ils montraient environ une lettre par seconde, et la plupart du temps, ils regardaient la lettre suivante environ une demi-seconde avant de la pointer. Ils faisaient aussi rarement des fautes d'orthographe. Cette combinaison de rĂ©sultats et certains autres modĂšles psycholinguistiques que nous avons documentĂ©s nous ont permis de dĂ©montrer que le partenaire de rĂ©gulation de la communication ne les incite pas ou ne les influence pas Ă  regarder et Ă  pointer vers des lettres spĂ©cifiques. Jenn C'est vraiment intĂ©ressant ! Ma derniĂšre question est si vous pouviez dire au monde quoi que ce soit sur la communautĂ© non parlante, que leur diriez-vous ? Vikra Je dirais que c'est quelque chose que nous devrions tous savoir au moment oĂč nous sommes Ă  la maternelle. Vous ne pouvez pas juger Ă  quoi ressemble quelqu'un, ce qu'il sait ou comment il interagira avec vous en fonction de son apparence. Une fois que les gens apprennent Ă  les connaĂźtre et passent du temps avec eux, c'est juste une expĂ©rience incroyable. Il enrichit immensĂ©ment sa vie dans le sĂ©minaire de premier cycle que j'enseigne Ă  l'UniversitĂ© de Virginie. Au cours des deux derniers semestres, nous avons eu la chance de connaĂźtre virtuellement un groupe d'autistes non parlants. Quelques annĂ©es auparavant, avec Elizabeth, nous avions une initiative oĂč les Ă©tudiants de premier cycle et les jeunes adultes non parlants se rĂ©unissaient Ă  la fois en personne et virtuellement. Quand j'ai lu les rĂ©actions des Ă©tudiants de premier cycle Ă  leur Ă©gard, j'ai appris que c'Ă©tait aussi une expĂ©rience rĂ©vĂ©latrice pour eux. Beaucoup n'ont jamais eu l'occasion d'interagir avec des personnes dont le corps bouge de diffĂ©rentes maniĂšres et qui ne communiquent pas efficacement en utilisant la parole. Les Ă©tudiants de premier cycle ont reconnu que s'ils ont dĂ©jĂ  rencontrĂ© de tels individus, ils les ont gĂ©nĂ©ralement simplement renvoyĂ©s. Beaucoup ont rapportĂ© que l'expĂ©rience de ce sĂ©minaire et l'interaction avec ces personnes les ont amenĂ©s Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  toutes les hypothĂšses qu'ils ont faites, non seulement dans le cas de l'autisme, mais aussi Ă  propos de leurs prĂ©jugĂ©s envers les autres. C'est un cadeau que les cohortes non parlantes ont fait Ă  ces Ă©tudiants qui ont eu la chance de participer. Jenn C'est gĂ©nial. Merci Vikram ! Vikra Eh bien, vous ĂȘtes les bienvenus! Pour en savoir plus sur l'Ă©tude Eye-tracking de Vikram Vikram Jaswal sera le confĂ©rencier principal de notre 6e Motormorphose annuelle Ă©vĂ©nement cette annĂ©e. Assurez-vous de consulter notre site internet pour s'inscrire et pour plus d'informations ! Jennifer Montes J'ai passĂ© un moment formidable Ă  parler avec Vikram car c'est une personne si authentique. Avoir l'opportunitĂ© d'en savoir plus sur son travail et ses passions Ă©tait fascinant. La communautĂ© non parlante a de la chance d'avoir un alliĂ© aussi intelligent, gentil et passionnĂ© Ă  ses cĂŽtĂ©s. Le travail qu'il fait dans le milieu de la recherche ainsi que la sensibilisation des Ă©tudiants du collĂ©gial est vraiment inspirant. I-ASC ne pourrait pas faire ce travail sans lui ! Merci Vikram ! Ressources La mission de l'I-ASC est de faire progresser l'accĂšs Ă  la communication pour les personnes non parlantes dans le monde grĂące Ă  Formation, l'Ă©ducation , plaidoyeret un article. I-ASC prend en charge toutes les formes de communication amĂ©liorĂ©e et alternative CAA en mettant l'accent sur les mĂ©thodes d'orthographe et de dactylographie. I-ASC offre actuellement Formation des praticiens in Orthographe pour communiquer S2Cavec l'espoir que d'autres mĂ©thodes de CAA utilisant l'orthographe ou la dactylographie rejoindront notre association
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Affinitytherapy - Nouvelles recherches sur l’autisme - Myriam Perrin - Les rĂ©centes recherches dĂ©veloppĂ©es dans cet ouvrage ouvrent d'une part une perspective majeure quant Ă  la considĂ©ration de la spĂ©cificitĂ© du fonctionnement autistique et, d'autre part dĂ©finissent et dĂ©veloppent les principes et la logique de "l'affinité élective de
QuatriĂšme de couverture Affinity therapy Nouvelles recherches sur l'autisme Tout s'est prĂ©cipitĂ© aux États-Unis Ă  partir du printemps 2014. Le cĂ©lĂšbre journaliste politique Ron Suskind publie le 1er avril Life, animated. Il y dĂ©crit sa rencontre » avec son fils autiste Owen grĂące au monde de Disney. Owen est ainsi sorti de son retrait, il s'est mis Ă  parler et a dĂ©veloppĂ© de nombreuses capacitĂ©s. R. Suskind tĂ©moigne prĂ©cisĂ©ment du soutien des inventions d'un autiste par les membres de sa famille. C'est ce qu'il nomme, fort justement, l'Affinity sont les parents qui parient, souvent contre l'avis des experts, sur les capacitĂ©s auto-thĂ©rapeutiques de leur enfant autiste, accueillant leurs affinitĂ©s quelles qu'elles soient. Nombreux sont les autistes qui tĂ©moignent de l'appui fondamental qu'elles constituent, tout comme le soutien d'un de leurs proches. Il s'agit pour le chercheur, le professionnel et le psychanalyste d'apprendre des consĂ©quences de l'Affinity therapy, non seulement d'Ă©couter les autistes, mais aussi le savoir-y-faire des parents, leurs paroles transmettant inventions et trouvailles de chacun pour crĂ©er du lienL'Ă©cho considĂ©rable dans les mĂ©dias amĂ©ricains et britanniques de l'ouvrage de Ron Suskind contraint aujourd'hui les spĂ©cialistes et chercheurs du monde entier Ă  une modification radicale de la considĂ©ration des obsessions ou fixations, des passions ou intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques dans le traitement des autismes, majoritairement fustigĂ©s ou considĂ©rĂ©s comme des lubies passagĂšres, Ă  Ă©radiquer. Cet ouvrage interroge ainsi la considĂ©ration des affinitĂ©s dans diverses approches de l'autisme et ouvre le dĂ©bat quant Ă  la question du diagnostic, de l'Ă©tiologie et du dĂ©terminisme de l'autisme, et plus largement les points de butĂ©es que la science rencontre chez l' visĂ©e majeure de cet ouvrage - visĂ©e politico-clinique - est de montrer l'intĂ©rĂȘt de l'Affinity therapy, d'en dĂ©plier la portĂ©e ainsi que ses accointances avec le traitement de l'autisme mis en oeuvre dans la pratique Ă  plusieurs » s'orientant du discours analytique. En France et en Europe, de nombreuses institutions qui accueillent des sujets autistes prennent en compte dans leur pratique au quotidien l'objet dit autistique, l'affinitĂ© aussi discrĂšte soit-elle, non comme un obstacle mais un objet Ă©lu, une affinitĂ© Ă©lective de l'autistic mind. Elles soutiennent ainsi les inventions de chacun des autistes, les complexifient vers une ouverture au monde, au lien social et aux apprentissages. Cet ouvrage dĂ©finit les principes et la logique d'une telle pratique et dĂ©plie comment ces institutions offrent un mix sur mesure » du triptyque mĂ©dical, pĂ©dagogique et activitĂ©s d' cet ouvrage apporte de maniĂšre trĂšs serrĂ©e ce qu'il en est d'un appui sur les affinitĂ©s et inventions subjectives dans le traitement de l'autisme la prise en considĂ©ration du rĂ©el qui s'impose et des dĂ©fenses Ă©laborĂ©es par le sujet pour y faire Myriam Perrin, qui a dirigĂ© cet ouvrage, est maĂźtre de confĂ©rences en psychopathologie et clinique psychanalytique Ă  l'universitĂ© europĂ©enne de Bretagne, EA4050, Rennes 2, responsable du GRA Groupe recherche autisme et du master 2 de psychopathologie de l'adulte. Elle est psychanalyste, membre de l'École de la Cause freudienne et de l'Association mondiale de psychanalyse.
Cetouvrage interroge ainsi la considération des affinités dans diverses approches de l'autisme et ouvre le débat quant à la question du diagnostic, de l'étiologie et du déterminisme de l'autisme, et plus largement les points de butées que la science rencontre chez l'autiste.
Sous la direction de Myriam Perrin Collectif Novembre 2015Tout s’est prĂ©cipitĂ© aux États-Unis Ă  partir du printemps 2014. Le cĂ©lĂšbre journaliste politique Ron Suskind publie le 1er avril Life, animated. Il y dĂ©crit sa rencontre » avec son fils autiste Owen grĂące au monde de Disney. Owen est ainsi sorti de son retrait, il s’est mis Ă  parler et a dĂ©veloppĂ© de nombreuses capacitĂ©s. R. Suskind tĂ©moigne prĂ©cisĂ©ment du soutien des inventions d’un autiste par les membres de sa famille. C’est ce qu’il nomme, fort justement, l’Affinity sont les parents qui parient, souvent contre l’avis des experts, sur les capacitĂ©s auto-thĂ©rapeutiques de leur enfant autiste, accueillant leurs affinitĂ©s quelles qu’elles soient. Nombreux sont les autistes qui tĂ©moignent de l’appui fondamental qu’elles constituent, tout comme le soutien d’un de leurs proches. Il s’agit pour le chercheur, le professionnel et le psychanalyste d’apprendre des consĂ©quences de l’Affinity therapy, non seulement d’écouter les autistes, mais aussi le savoir-y-faire des parents, leurs paroles transmettant inventions et trouvailles de chacun pour crĂ©er du considĂ©rable dans les mĂ©dias amĂ©ricains et britanniques de l’ouvrage de Ron Suskind contraint aujourd’hui les spĂ©cialistes et chercheurs du monde entier Ă  une modification radicale de la considĂ©ration des obsessions ou fixations, des passions ou intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques dans le traitement des autismes, majoritairement fustigĂ©s ou considĂ©rĂ©s comme des lubies passagĂšres, Ă  Ă©radiquer. Cet ouvrage interroge ainsi la considĂ©ration des affinitĂ©s dans diverses approches de l’autisme et ouvre le dĂ©bat quant Ă  la question du diagnostic, de l’étiologie et du dĂ©terminisme de l’autisme, et plus largement les points de butĂ©es que la science rencontre chez l’ visĂ©e majeure de cet ouvrage – visĂ©e politico-clinique – est de montrer l’intĂ©rĂȘt de l’Affinity therapy, d’en dĂ©plier la portĂ©e ainsi que ses accointances avec le traitement de l’autisme mis en Ɠuvre dans la pratique Ă  plusieurs » s’orientant du discours analytique. En France et en Europe, de nombreuses institutions qui accueillent des sujets autistes prennent en compte dans leur pratique au quotidien l’objet dit autistique, l’affinitĂ© aussi discrĂšte soit-elle, non comme un obstacle mais un objet Ă©lu, une affinitĂ© Ă©lective de l’autistic mind. Elles soutiennent ainsi les inventions de chacun des autistes, les complexifient vers une ouverture au monde, au lien social et aux apprentissages. Cet ouvrage dĂ©finit les principes et la logique d’une telle pratique et dĂ©plie comment ces institutions offrent un mix sur mesure » du triptyque mĂ©dical, pĂ©dagogique et activitĂ©s d’apprentissages. Ainsi, cet ouvrage apporte de maniĂšre trĂšs serrĂ©e ce qu’il en est d’un appui sur les affinitĂ©s et inventions subjectives dans le traitement de l’autisme la prise en considĂ©ration du rĂ©el qui s’impose et des dĂ©fenses Ă©laborĂ©es par le sujet pour y faire face.
Lesrécentes recherches développées dans cet ouvrage ouvrent d'une part une perspective majeure quant à la considération de la spécificité du fonctionne Rassemblement pour une approche des autismes humaniste et plurielle
Maisau fil du temps, il est devenu évident pour Suskind et sa femme que le monde de Disney aidait son fils à comprendre le monde réel. En septembre 1997, le

Affinity therapy - Nouvelles recherches sur l’autisme par Sophie Le Goff le 26 mai 2016 Affinity therapy - Nouvelles recherches sur l’autisme est un livre constituĂ© de tĂ©moignages cliniques prĂ©cieux de sujets autistes, de familles, mais aussi de professionnels, considĂ©rant les obsessions » des sujets autistes non pas comme des obstacles mais comme un appui pour accĂ©der aux » Selon Lacan, l’autiste s’engouffre [
] dans un systĂšme oĂč les objets se substituent les uns aux autres [
], il dĂ©plie et articule ainsi tout son monde. Et puis de la bassine d’eau, il passe Ă  un radiateur Ă©lectrique, Ă  des objets de plus en plus » Cette chaĂźne mĂ©tonymique d’objets constitue peu Ă  peu des bords, des circuits pulsionnels. Ce nĂ©o-bord se dĂ©cline grĂące Ă  l’objet autistique, au double imaginaire ou Ă  l’ülot de compĂ©tences Ă©voquĂ© par Jean-Claude Maleval. Il constitue une interface rassurante entre le sujet et le monde qui l’entoure et a pour fonction de condenser la jouissance, tout en Ă©tant propice Ă  l’élaboration d’un savoir singulier. Cependant, si les lubies ou obsessions des enfants autistes dĂ©voilent un mode de jouissance singulier, elles sont aussi et surtout des stratĂ©gies dĂ©fensives, afin de parer Ă  l’angoisse. Selon Temple Grandin, les adultes autistes de haut niveau qui sont capables de vivre de façon autonome et de garder un emploi stable font souvent un travail dans le mĂȘme domaine que les obsessions de leur » Il s’agit dĂšs lors d’inventer Ă  partir d’un point d’immuabilitĂ©4 ». LĂ©o Kanner en a lui aussi l’intuition en 1971, lorsqu’il s’intĂ©resse au devenir des enfants qu’il a rencontrĂ©s en 1943, lors de sa description de l’autisme. Donald, l’un de ces enfants, a Ă©tĂ© placĂ©, en 1942, durant la seconde Guerre Mondiale chez un couple de fermiers. Voici le tĂ©moignage saisissant d’une assistante sociale qui lui a rendu visite... 1 Perrin M., Conclusion la force d’une nomination », Affinity therapy Nouvelles recherches sur l’autisme, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2005, p. 309. 2 Lacan J., Le SĂ©minaire, livre I, Les Ă©crits techniques de Freud, texte Ă©tabli par Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 100-101. 3 Grandin T., Ma vie d’autiste, Paris, Odile Jacob, 1994, p. 197. 4 Turcato B., Autodidacte », Affinity therapy Nouvelles recherches sur l’autisme, op. cit., p. 190. Vous n'avez pas encore acquis le numĂ©ro 20 / LES MÉTAMORPHOSES DE LA PUBERTÉ de juillet 2016 et vous ne pouvez consulter qu'une prĂ©sentation de cet article. Pour lire cet article dans son intĂ©gralitĂ©, vous devez acquĂ©rir ce numĂ©ro. Vous aurez alors accĂšs Ă  l'ensemble des articles. Me connecter

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1L’autisme est un trouble neuro-dĂ©veloppemental RogĂ©, 2003, comportemental BarthĂ©lĂ©my, 2012 et hĂ©tĂ©rogĂšne qui affecte la communication, la socialisation et le comportement. Ces trois domaines constituent ce que l’on appelle la triade autistique Wing & Gould, 1979. D’une maniĂšre plus simple, la nouvelle classification DSM V 2013 a dĂ©fini les troubles du spectre autistique en seulement deux domaines la communication sociale et les comportements restrictifs. Dans la littĂ©rature spĂ©cialisĂ©e, les chercheurs prĂ©fĂšrent parler plutĂŽt des autismes que de l’autisme Ă  cause de l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© du syndrome, Ă  laquelle se rajoute le caractĂšre unique de chaque individu. En outre, on trouve dĂ©crit dans des rĂ©cits de personnes autistes un certain type de fonctionnement et des difficultĂ©s partagĂ©es perception diffĂ©rente, difficultĂ© Ă  gĂ©nĂ©raliser, fascination pour des objets qui tournent ou brillent, stĂ©rĂ©otypies, rĂšgles et routines pour calmer les angoisses et avoir l’impression de maĂźtriser la situation, peur des Ă©motions, problĂšme de comprĂ©hension et de communication, sentiment de solitude, de diffĂ©rence Chamak, 2005. 2Ce fonctionnement spĂ©cifique est d’autant plus Ă©vident dans l’apprentissage et dans la comprĂ©hension du monde externe, comme en tĂ©moigne Jim Sinclair, adulte atteint d’autisme » Être autiste ne signifie pas ĂȘtre incapable d’apprendre. Mais cela signifie qu’il y a des diffĂ©rences dans la façon dont l’apprentissage se fait. Les entrĂ©es et les sorties d’informations peuvent se faire d’une maniĂšre non standard » Sinclair, 1992, p. 295, traduction libre. 3Pour un Ă©lĂšve avec autisme Ă  l’école, cette maniĂšre de fonctionner diffĂ©remment peut crĂ©er des difficultĂ©s d’ordre relationnel, psychologique et intellectuel, pouvant conduire Ă  des troubles du comportement devant des situations variĂ©es ainsi que diverses difficultĂ©s scolaires. Or, depuis la loi du 11 fĂ©vrier 2005, la scolarisation en milieu ordinaire doit ĂȘtre favorisĂ©e. Comme en tĂ©moigne StĂ©fany Bonnot-Briey, elle-mĂȘme autiste et travaillant dans la scolarisation des enfants avec autisme le scolariser en milieu scolaire ordinaire supposerait avant tout, connaĂźtre ses limites et ses compĂ©tences afin de pouvoir rĂ©aliser son inclusion dans un milieu scolaire. Il est donc nĂ©cessaire de connaĂźtre son fonctionnement et de se sensibiliser aux approches et aux moyens qui peuvent lui permettre de bĂ©nĂ©ficier au mieux d’une vie d’élĂšve Ă  part entiĂšre » Bonnot-Briey, 2012, p. 3. Ainsi, il s’agit pour les enseignants de rendre accessibles les apprentissages en cernant les besoins particuliers de ce type d’élĂšves. 4De nombreuses recherches montrent l’intĂ©rĂȘt des TICE Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement pour les enfants handicapĂ©s Jacquet, 2008, en particulier pour ceux avec autisme Konstantinidis et al., 2009 ; Renaud, 2012. Cependant, toute technique, aussi pertinente soit-elle, ne peut ĂȘtre un outil pĂ©dagogique efficace si elle n’est pas intĂ©grĂ©e aux conceptions et stratĂ©gies pĂ©dagogiques de l’enseignant. 5Adapter son enseignement en utilisant les TICE suppose en effet de la part de l’enseignant, non seulement qu’il connaisse les besoins Ă©ducatifs particuliers de ses Ă©lĂšves mais aussi qu’il soit ouvert Ă  acquĂ©rir de nouvelles compĂ©tences pĂ©dagogiques afin d’adapter son enseignement en utilisant des nouvelles technologies. Comment introduire des TICE de maniĂšre efficace avec les Ă©lĂšves avec autisme quand la diversitĂ© des profils autistiques et des approches pĂ©dagogiques des enseignants est une double source de complexitĂ© ? 6Notre recherche collaborative, impliquant chercheurs et enseignant, vise Ă  mettre au jour le processus d’introduction et d’ajustement d’exercices informatisĂ©s en fonction de la singularitĂ© de chaque Ă©lĂšve et de la pratique pĂ©dagogique singuliĂšre de l’enseignante. Dans un premier temps, une revue de littĂ©rature concernant, d’une part, l’utilisation des TICE avec des enfants avec autisme, et d’autre part, les approches pĂ©dagogiques employĂ©es par les enseignants avec ce type d’élĂšves, est conduite. Les approches thĂ©oriques et mĂ©thodologiques sont ensuite prĂ©sentĂ©es. La mise en Ɠuvre de la recherche collaborative est alors dĂ©crite. Une modĂ©lisation de la recherche collaborative est proposĂ©e avant qu’en conclusion, quelques perspectives soient finalement indiquĂ©es. 1. Revue de littĂ©rature Utilisation des TICE avec des enfants avec autisme 7Dans le cas de l’autisme, les TICE sont depuis quelques annĂ©es utilisĂ©es en classe ordinaire ou spĂ©cialisĂ©e par les enseignants car elles s’avĂšrent particuliĂšrement adaptĂ©es au profil autistique Machalicek et al., 2010 ; Matson et al.,1993. En effet, les ressources numĂ©riques qui utilisent le son, la vidĂ©o et l’interface d’une machine – en l’occurrence l’ordinateur – peuvent faciliter l’apprentissage de la communication sociale d’un Ă©lĂšve atteint d’autisme grĂące Ă  quelques Ă©lĂ©ments essentiels. D’abord, un cadre structurĂ© et limitĂ©, qui invite Ă  la concentration en l’occurrence, l’écran de l’ordinateur ; une stimulation par communication multimodale – son, vidĂ©o, image ; un cadre de dĂ©codification de l’information plus simple que les Ă©motions humaines ; une manipulation appropriĂ©e ; une autonomie et une autoĂ©valuation plus rapides » Dascalu, 2013. 8La littĂ©rature sur les TICE et l’autisme est abondante et concerne principalement l’entraĂźnement dans des domaines pour lesquels les enfants autistes ont des difficultĂ©s particuliĂšres. Les premiers articles sur l’usage de l’ordinateur dans l’éducation des enfants avec autisme sont dus Ă  Colby 1973 avec une Ă©tude pour inciter le langage spontanĂ© par l’écriture d’une lettre sur l’ordinateur et le son simultanĂ© de la lettre par l’ordinateur ; Panyan 1984, Ă  travers une revue de littĂ©rature, montre comment l’ordinateur peut stimuler l’attention et l’interaction chez les enfants avec autisme. La prĂ©sentation de l’information d’une maniĂšre visuelle Bondy & Frost, 1994 ; Whalen et al., 2010 encourage l’apprentissage, favorise la concentration des jeunes avec autisme, diminue l’angoisse et oriente l’élĂšve vers une attention cadrĂ©e sur son objectif Ă©ducatif en Ă©vitant la difficultĂ© de gĂ©rer les interactions avec l’enseignant. Les TICE peuvent ĂȘtre intĂ©grĂ©es dans l’enseignement directement dans la classe ordinaire ou spĂ©cialisĂ©e, soit pour dĂ©velopper des compĂ©tences spĂ©cifiques dans des ateliers variĂ©s sur des diffĂ©rents lieux de prise en charge activitĂ©s scolaires, extrascolaires, ateliers dans des institutions. 9De nombreux programmes relĂšvent de ce qu’on appelle computer aided instruction » CAI, qu’il s’agisse d’approches individualisĂ©es ou en groupe, pour faciliter l’apprentissage dans des domaines divers Golan & Baron-Cohen, 2006 ; La Cava et al.,2007, 2010 ; Silver & Oakes, 2001 ; Grynzspan et al., 2007, 2008 ; Ploog et al., 2013 ; Hourcade et al., 2012 ; Ayres et al., 2013 ; Coldwel, 1991a, 1991b. Les recherches de Heimann et al., 1995 et d’autres recherches comme celle de Whalen et al., 2010 sont comparatives. Cette derniĂšre Ă©tude a montrĂ© l’avantage des CAI par rapport Ă  un apprentissage traditionnel pour la comprĂ©hension des Ă©motions et l’expression du langage. 10Au niveau strictement scolaire, l’écriture, la lecture et l’acquisition du vocabulaire ont Ă©tĂ© des objectifs particuliĂšrement visĂ©s dans les Ă©tudes Ramdoss et al., 2011 ; Pennington, 2010. Certaines recherches portent sur la comprĂ©hension et la construction des phrases Basil & Reyes, 2003, d’autres sur le vocabulaire et l’identification des images Bosseler & Massaro, 2003 ; Colemann-Martin et al., 2005 encore d’autres sur la communication, la lecture, l’expression verbale et les compĂ©tences phonologiques Heimann et al., 1995 ; Da Silva et al., 2011, la lecture des mots dans un temps limitĂ© Williams et al., 2002, le langage expressif, rĂ©ceptif et les compĂ©tences cognitives scolaires Whalen et al., 2010. 11De l’ensemble de ces travaux ressort que la diversitĂ© d’outils, d’applications dans divers domaines, devrait faciliter l’habitude d’intĂ©grer dans l’enseignement ordinaire et spĂ©cialisĂ© les TICE et par consĂ©quent de permettre aux enseignants de crĂ©er des stratĂ©gies Ă©ducatives en concordance avec ces outils. Si les recherches citĂ©es prĂ©cĂ©demment montrent l’intĂ©rĂȘt des TICE pour dĂ©velopper diverses compĂ©tences chez les enfants avec autisme, les outils numĂ©riques utilisĂ©s ne sont pas Ă©laborĂ©s en fonction de la singularitĂ© de chaque enfant mais en fonction d’un Ă©lĂšve autiste gĂ©nĂ©rique et des savoirs gĂ©nĂ©raux sur l’autisme Aresti-Bartolome & Garcia-Zapirain, 2014. De plus, aucune mention quant Ă  l’usage de l’outil par un praticien au regard de sa pratique globale n’est donnĂ©e. 12Or, si la prĂ©occupation est l’intĂ©gration des TICE dans les activitĂ©s scolaires pour les Ă©lĂšves avec autisme, une attention particuliĂšre aux pratiques des enseignants doit ĂȘtre prĂ©sente. Il s’agit Ă©galement de considĂ©rer si, au-delĂ  de l’étiquette autisme, la singularitĂ© de chaque Ă©lĂšve est mise en avant par ces enseignants. 13Voyons donc, mĂȘme au-delĂ  des TICE, quelles sont les pratiques dĂ©clarĂ©es des enseignants français qui travaillent avec des Ă©lĂšves avec autisme. Pratiques pĂ©dagogiques et autisme 14Une recherche Baghdadli et al., 2011 permet de faire le point sur les pratiques dĂ©clarĂ©es des enseignants qui travaillent avec des Ă©lĂšves avec autisme. Il est intĂ©ressant de noter que les enseignants ont, de trĂšs loin, pour objectif premier la socialisation, l’autonomisation des Ă©lĂšves avec autisme, et non les apprentissages scolaires. Les compĂ©tences des Ă©lĂšves sur lesquelles s’appuient les enseignants sont principalement la mĂ©moire visuelle et l’apprentissage par imitation. Ils mettent en avant, au niveau des problĂšmes rencontrĂ©s, le manque d’attention et de concentration, des difficultĂ©s au niveau du comportement et les difficultĂ©s sur le plan de la socialisation. 2 Classe pour l’Inclusion Scolaire. 3 UnitĂ© LocalisĂ©e pour l’Inclusion Scolaire. 15S’ils s’appuient sur des connaissances gĂ©nĂ©rales sur l’autisme, une Ă©crasante majoritĂ© d’enseignants prĂ©tend utiliser des stratĂ©gies pĂ©dagogiques particuliĂšres pensĂ©es pour chaque Ă©lĂšve, en adaptant les consignes ou en mettant en Ɠuvre, notamment en ce qui concerne les enseignants spĂ©cialisĂ©s, des emplois du temps individualisĂ©s et des supports visuels favorisant la communication. Les activitĂ©s sont plus courtes, davantage dĂ©composĂ©es que pour les Ă©lĂšves ordinaires. Des adaptations en termes de temps supplĂ©mentaire ou d’un systĂšme d’évaluation spĂ©cifique sont particuliĂšrement utilisĂ©es en CLIS2ou en ULIS3. 16Le travail de thĂšse de l’un d’entre nous Garnier, 2013, au niveau des enseignants spĂ©cialisĂ©s travaillant avec des Ă©lĂšves avec autisme, permet de saisir qu’étant donnĂ©s les profils variĂ©s des Ă©lĂšves, les enseignants optimisent leur action pĂ©dagogique non en employant un prĂȘt-Ă -porter pĂ©dagogique pour Ă©lĂšves avec autisme » mais cherchent Ă  adapter leurs pratiques pĂ©dagogiques en fonction des besoins Ă©ducatifs particuliers de chacun. C’est d’ailleurs la mĂȘme dĂ©marche que nous avons trouvĂ©e dans les quelques mĂ©moires professionnels d’enseignants consacrĂ©s Ă  l’utilisation pĂ©dagogique des TICE en France avec des Ă©lĂšves avec autisme par exemple Bart-PrĂ©vost, 2012. 17À l’issue de cette double revue de littĂ©rature, nous Ă©mettons l’hypothĂšse que certaines TICE seront davantage employĂ©es par les enseignants travaillant avec des Ă©lĂšves avec autisme si elles permettent, en plus d’une adĂ©quation avec un profil autistique gĂ©nĂ©ral, une adaptation aux besoins de chaque Ă©lĂšve. Une collaboration entre chercheurs spĂ©cialistes des TICE et enseignants spĂ©cialistes de leurs Ă©lĂšves » nous a semblĂ© une voie pertinente pour dĂ©velopper efficacement l’usage des TICE avec des Ă©lĂšves avec autisme dans le cadre scolaire. Pour ce faire, une recherche collaborative utilisant un logiciel permettant une trĂšs forte personnalisation des activitĂ©s a Ă©tĂ© menĂ©e. 2. Approche thĂ©orique La recherche collaborative 18DesgagnĂ© et ses collĂšgues parlent de recherche collaborative pour dĂ©signer des pratiques associant recherche et formation 1997, 2001. En reprenant Lieberman 1986, il s’agit de faire, pour les divers courants s’inscrivant dans cette dĂ©marche, de la recherche avec et non sur les enseignants. Le chercheur incite le praticien Ă  avoir de la rĂ©flexivitĂ© sur ce qu’il fait. Le savoir d’expĂ©rience est ainsi mis en valeur, le dĂ©veloppement professionnel souhaitĂ©. La recherche collaborative rĂ©pond Ă©galement Ă  la critique selon laquelle la recherche universitaire serait Ă©loignĂ©e de la pratique ; elle a pour ambition justement de rapprocher thĂ©orie et pratique, savoirs savants et savoirs d’action. Chercheurs et enseignants explorent ensemble certains aspects de la pratique, et participent Ă  une co-construction de savoirs. 19La co-construction est d’ailleurs selon DesgagnĂ© 1997 autant la rĂ©sultante de la sensibilitĂ© thĂ©orique » du chercheur que de l’expĂ©rience pratique » du praticien. Si la recherche collaborative peut se mener de maniĂšres trĂšs diverses, adopter des approches thĂ©oriques diffĂ©rentes, nous allons nous situer dans la lignĂ©e des travaux de DesgagnĂ© en adoptant l’approche de la thĂ©orie ancrĂ©e. Une recherche collaborative fondĂ©e sur la singularitĂ© 20Notre recherche collaborative est en phase avec ce que l’on peut appeler la triade de l’enseignement spĂ©cialisĂ© singularitĂ©, fonctionnement et besoin, triade suggĂ©rĂ©e par Benoit 2012. Or, l’emploi de certains termes a au fil du temps engendrĂ© des reprĂ©sentations, d’oĂč dĂ©coulaient des stratĂ©gies pĂ©dagogiques qui pouvaient ĂȘtre stigmatisantes. Par exemple, la nuance sĂ©mantique entre diffĂ©rence et singularitĂ© peut conduire Ă  deux modes de scolarisation des Ă©lĂšves avec handicap, l’une relevant du paradigme de l’intĂ©gration, pour lequel c’est Ă  l’élĂšve de faire l’effort de s’intĂ©grer versus le paradigme de l’inclusion, le systĂšme Ă©ducatif s’adaptant alors Ă  la singularitĂ© de l’élĂšve. Ensuite, penser en termes de fonctionnement amĂšne Ă  s’intĂ©resser Ă  la structure globale psychique et comportementale de l’élĂšve et non seulement Ă  la dĂ©ficience qui amĂšne Ă  voir l’élĂšve en Ă©lĂ©ments sĂ©parĂ©s, juxtaposĂ©s Benoit & Sagot, 2008. Une troisiĂšme opposition concerne trouble et besoin. Le terme de trouble fonde une dĂ©marche pĂ©dagogique qui lui devient constitutive, alors que le terme de besoin incite Ă  identifier les obstacles Ă  l’apprentissage de chaque Ă©lĂšve. 4 Nous comprenons ici par style cognitif une certaine maniĂšre de fonctionner du point de vue cognitif ... 21Ainsi, si nous considĂ©rons le couple des termes trouble/besoin, deux maniĂšres diffĂ©rentes de considĂ©rer l’autisme peuvent ĂȘtre envisagĂ©es l’autisme en tant que trouble envahissant /cognitif et l’autisme en tant que style cognitif4, diffĂ©rent du style standard, se dĂ©clinant de maniĂšre singuliĂšre pour chaque individu porteur d’autisme. Cette singularitĂ© peut s’avĂ©rer ĂȘtre fonctionnelle Ă  condition d’adapter l’environnement Ă  ce type de public. 22Notre recherche collaborative sur les TICE se situe dans une optique diffĂ©rente de la majoritĂ© des travaux concernant l’usage des TICE avec les enfants avec autisme. Effectivement, dans la plupart de ces Ă©tudes, les applications et leur intĂ©rĂȘt par rapport Ă  la population considĂ©rĂ©e sont pensĂ©s Ă  travers les troubles, les manques des personnes avec autisme. À l’inverse de ces Ă©tudes basĂ©es exclusivement sur des gĂ©nĂ©ralitĂ©s concernant l’autisme, notre recherche prend en compte le profil cognitif spĂ©cifique de chaque Ă©lĂšve dans la classe, son projet pĂ©dagogique individuel et la pratique d’enseignement particuliĂšre Ă©galement. Tenir compte de chaque profil spĂ©cifique ne suppose pas du tout de crĂ©er des exercices distinctifs pour chaque enfant, mais de crĂ©er des exercices qui englobent une architecture rĂ©pondant Ă  la singularitĂ© cognitive de chaque Ă©lĂšve autiste concernĂ©. À cela, nous avons adoptĂ© Ă©galement une stratĂ©gie personnalisĂ©e, dans l’expĂ©rimentation qui implique d’une part, le choix de certains exercices pour tel Ă©lĂšve et d’autre part, une progression des exercices adaptĂ©s au projet pĂ©dagogique individualisĂ© de chaque enfant. Il est important ici de souligner que tout projet pĂ©dagogique individualisĂ© est conçu non seulement en fonction du projet d’apprentissage liĂ© au niveau scolaire de l’élĂšve autiste mais aussi en fonction de son profil cognitif autistique singulier. 23Aussi, notre prĂ©occupation dans la recherche collaborative est, Ă  partir de la singularitĂ© cognitive et des besoins Ă©ducatifs de chaque Ă©lĂšve avec autisme, de comprendre en quoi et comment des activitĂ©s pĂ©dagogiques sur support informatique peuvent permettre de le mobiliser et de dĂ©velopper ses compĂ©tences. La thĂ©orie ancrĂ©e 24La thĂ©orie ancrĂ©e, ou thĂ©orie enracinĂ©e Grounded Theory est une approche scientifique Ă©laborĂ©e dans les annĂ©es 60 par des sociologues pour marquer une alternative par rapport aux approches classiques positivistes. Glaser et Strauss 1967 souhaitent proposer une autre maniĂšre de faire de la recherche pour favoriser l’innovation scientifique, la crĂ©ation de nouvelles thĂ©ories. Ils inversent la dĂ©marche hypothĂ©tico-dĂ©ductive en thĂ©orisant seulement dans un deuxiĂšme temps, le premier pas Ă©tant consacrĂ© Ă  l’examen attentif des donnĂ©es brutes. PrivilĂ©giant en cela une approche inductive, la thĂ©orie doit Ă©merger des donnĂ©es, et n’est qu’un aboutissement, pas un prĂ©alable. C’est une dĂ©marche de thĂ©orisation » PaillĂ©, 1994 dans laquelle il s’agit de lier dans un schĂ©ma explicatif diffĂ©rents Ă©lĂ©ments d’une situation. Ce qui relĂšve du gĂ©nĂ©ral s’ajuste peu Ă  peu aux donnĂ©es singuliĂšres de l’enquĂȘte. Les chercheurs interprĂštent ainsi progressivement leurs donnĂ©es, dans un aller-retour constant entre celles-ci et les premiĂšres tentatives de catĂ©gorisation et de mise en sens. L’enjeu est de se laisser surprendre par la singularitĂ© des donnĂ©es du terrain, et d’éviter de forcer le rĂ©el Ă  entrer dans des catĂ©gories, des thĂ©ories dĂ©jĂ  Ă©tablies. Le retour constant aux donnĂ©es, voire l’appel Ă  de nouvelles donnĂ©es, permettent de confirmer les premiĂšres constructions thĂ©oriques que le chercheur a Ă©laborĂ©es, ou Ă©ventuellement de les infirmer et donc de les adapter aux observations rĂ©alisĂ©es. Si l’objet de recherche est certes entrevu dĂšs le dĂ©part on a bien une certaine idĂ©e de ce sur quoi on veut enquĂȘter, celui-ci n’est pas pleinement dĂ©fini au dĂ©but de la recherche, et peut Ă©voluer en partie en fonction de ce qui sera relevĂ© du terrain il relĂšve ainsi davantage d’un territoire Ă  explorer » Guillemette, 2006. 3. Aspects mĂ©thodologiques Cadre de l’expĂ©rimentation 5 Seul l’un d’entre nous est allĂ© sur le terrain chercheur 1. L’autre chercheur chercheur 2 a co- ... 25Notre expĂ©rimentation5 a eu lieu dans une CLIS spĂ©cialisĂ©e autisme, accueillant exclusivement des Ă©lĂšves ayant Ă©tĂ© diagnostiquĂ©s autistes, dans laquelle une enseignante spĂ©cialisĂ©e travaille accompagnĂ©e d’une Ă©ducatrice spĂ©cialisĂ©e. Nos sĂ©ances d’observations et expĂ©rimentation quatre ont eu lieu pendant environ vingt heures. 26Les quatre enfants observĂ©s sont des Ă©lĂšves avec autisme ĂągĂ©s entre 7 et 9 ans, qui ont accĂšs Ă  la communication par le verbal et les pictogrammes. Nos deux sĂ©ances d’observation ont permis de nous introduire progressivement parmi les enfants, pour qui une prĂ©sence Ă©trangĂšre crĂ©e de nouvelles craintes. Ces deux sĂ©ances d’observation et d’échange avec l’enseignante et l’éducatrice spĂ©cialisĂ©e ont permis d’avoir quelques idĂ©es d’exercices qui devaient ĂȘtre en accord avec les projets personnalisĂ©s de ces Ă©lĂšves, notamment avec les objectifs pĂ©dagogiques et leurs profils cognitifs. 27AprĂšs deux sĂ©ances d’observation, nous avons commencĂ© Ă  prĂ©senter aux Ă©lĂšves les exercices dĂ©jĂ  existants sur le logiciel utilisĂ© labyrinthe, calcul addition superposĂ©e sans retenue ; calcul euros, lecture reconstruction de phrase ; colorage des mots, mots intrus groupement association formes et couleurs, discrimination visuelle, images Ă  mettre dans l’ordre, numĂ©ration, reconstruction images. Pratiques professionnelles de l’enseignante spĂ©cialisĂ©e 28Les caractĂ©ristiques des pratiques de l’enseignante indiquĂ©es ici sont issues des entretiens que nous avons eus avec elle ainsi que de l’observation en classe. 6 Applied Behavior Analysis Analyse appliquĂ©e du comportement. La stratĂ©gie Ă©ducative est centrĂ©e s ... 7 Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped Children TEACCH est un ... 8 La pĂ©dagogie Montessori est basĂ©e sur une Ă©ducation sensorielle et kinesthĂ©sique. 9 La pĂ©dagogie Freinet est fondĂ©e sur des techniques novatrices. Le principe essentiel de cette pĂ©dag ... 29L’enseignante spĂ©cialisĂ©e de la CLIS Autisme est dans une continuelle recherche des mĂ©thodes Ă©ducatives et pĂ©dagogiques qui pourraient aider ses Ă©lĂšves Ă  progresser. Elle s’inspire dans ses activitĂ©s quotidiennes de plusieurs mĂ©thodes Ă©ducatives ABA6, TEACCH7 et pĂ©dagogiques de type Montessori8, Freinet9. 30Les aspects essentiels de ces approches Ă©ducatives se retrouvent dans l’ergonomie des exercices créés sur GĂ©nex par le chercheur 1. 10 Un renforçateur, dans l’approche Ă©ducative ABA, est une forme de rĂ©compense du travail effectuĂ© par ... 31Si le travail individuel est privilĂ©giĂ©, elle prĂ©voit Ă©galement des temps de regroupement pour aider la socialisation et favoriser la comprĂ©hension globale de ce qui est vĂ©cu. Elle met en place des classeurs de pictogrammes, des sĂ©ances de travail sĂ©quentielles, des renforçateurs pour rĂ©compenser le travail10. Outil informatique utilisĂ© 32Les applications informatiques Ă©voquĂ©es dans la littĂ©rature sur les TICE et l’autisme, si elles peuvent ĂȘtre paramĂ©trables, ont une structure dĂ©finie par les concepteurs qui ne peut ĂȘtre modifiable par les utilisateurs. A contrario, le logiciel GĂ©nex, conçu par Sagot et Durand 2004 que nous avons utilisĂ©, permet la crĂ©ation d’exercices trĂšs personnalisĂ©s. 33GĂ©nex prĂ©sente deux modes de fonctionnement le mode prĂ©paration, qui permet Ă  l’enseignant de crĂ©er ses propres applications pĂ©dagogiques et de les modifier par la suite, et le mode travail, qui permet Ă  l’utilisateur de travailler sur les exercices créés antĂ©rieurement. L’organisation de GĂ©nex est basĂ©e sur la notion d’objet. En effet, rĂ©aliser une activitĂ© avec GĂ©nex consiste Ă  ranger sur l’écran diffĂ©rents objets, auxquels on donne diffĂ©rentes propriĂ©tĂ©s, avec lesquels on crĂ©e des relations entre les uns et les autres, ce qui explique la grande variĂ©tĂ© possible des exercices de GĂ©nex. Il y a six types d’objets Ă©tiquettes, textes, Ă©diteurs, sons, images, boutons d’actions. Ces objets permettent d’agir sur des images, des sons de synthĂšse vocale ou enregistrĂ©s. L’animation et l’interactivitĂ© sont possibles grĂące Ă  des boutons d’action qui dĂ©clenchent des actions en crĂ©ant ainsi une dynamique pĂ©dagogique. Les objets peuvent ĂȘtre dĂ©placĂ©s, redimensionnĂ©s, empilĂ©s. Chaque objet possĂšde plusieurs propriĂ©tĂ©s spĂ©cifiques qui peuvent ĂȘtre changĂ©es en fonction de l’objectif pĂ©dagogique Ă  atteindre. 34GĂ©nex est donc une boĂźte Ă  outils pĂ©dagogique, Ă©ducative et rééducative pour de multiples apprentissages, qui, si elle a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e initialement principalement pour des Ă©lĂšves porteurs de handicap moteur, peut Ă©galement servir aux enfants valides, et Ă©galement adaptable Ă  l’autisme Dascalu, 2011 Ă©tant donnĂ©e la possibilitĂ© de crĂ©er des exercices sur mesure Ă  partir des diffĂ©rents types d’objets. Entre autres, GĂ©nex permet une personnalisation des objets, on peut introduire des sons, des images, de l’écrit et faire ainsi des exercices personnalisĂ©s Ă  un enfant ou Ă  un groupe d’enfant. L’exercice suivant est un exemple. Figure 1 - Exemple d’exercice de reconnaissance du verbe 4. Mise en Ɠuvre de la recherche collaborative MĂ©thode de travail avec GĂ©nex dans la CLIS Autisme 35L’objectif gĂ©nĂ©ral de l’expĂ©rimentation a Ă©tĂ© l’adaptation de GĂ©nex Ă  l’usage des Ă©lĂšves avec autisme, par la crĂ©ation de nouveaux exercices qui rĂ©pondaient aux besoins cognitifs et Ă©ducatifs des Ă©lĂšves observĂ©s. 36En accord avec ces objectifs, notre travail de terrain a Ă©tĂ© divisĂ© en plusieurs Ă©tapes contact avec l’enseignante spĂ©cialisĂ©e, les Ă©lĂšves et observation de la vie de classe pendant plusieurs sĂ©ances ; mise en Ă©vidence des besoins Ă©ducatifs et cognitifs particuliers de chaque Ă©lĂšve et des objectifs Ă©ducatifs et pĂ©dagogiques suite aux Ă©changes avec les professionnels concernĂ©s l’enseignante spĂ©cialisĂ©e et l’éducatrice spĂ©cialisĂ©e ; expĂ©rimentation des exercices exemples de GĂ©nex ; conception des exercices d’apprentissage, adaptĂ©s aux profils cognitifs et besoins Ă©ducatifs particuliers des Ă©lĂšves, avec GĂ©nex ; expĂ©rimentation des exercices créés. Partir des besoins Ă©ducatifs et cognitifs particuliers de chaque Ă©lĂšve 37Afin d’effectuer le travail prĂ©liminaire avec des exercices dĂ©jĂ  existants et par la suite concevoir des exercices adaptĂ©s aux besoins Ă©ducatifs particuliers de chaque Ă©lĂšve, nous avons pris, l’enseignante et nous-mĂȘme, en compte plusieurs objectifs en partant de nos propres observations et de celles de l’enseignante telles qu’indiquĂ©es dans les projets pĂ©dagogiques des Ă©lĂšves en lecture et Ă©criture, tous les enfants ont dĂ©jĂ  travaillĂ© autour d’exercices de catĂ©gorisation et de correspondance son-image. Pour les Ă©lĂšves que nous appellerons Qassim et Étienne, l’objectif Ă©tait de travailler et de concevoir des exercices sur le genre et le nombre masculin/fĂ©minin, pluriel/singulier ainsi que de retrouver le verbe dans une phrase simple comme Le chien boit dans sa gamelle », le tout associĂ© toujours Ă  une image. Pour les Ă©lĂšves que nous nommerons Noah et Cyrille qui ne sont pas lecteurs pour le moment, il s’agirait d’associer des mots identiques dans diffĂ©rentes Ă©critures et de lire des groupes de mots avec le capital-mots appris en classe jours de la semaine, couleurs, lexique de l’alimentation courante... en mathĂ©matiques, Qassim connaissant les nombres jusqu’à 9999, devrait les dĂ©composer, associer, Ă©crire, combiner et trouver tout ce qui fait cent avec un travail combinĂ© sur les retenues pour les additions. Noah et Cyrille connaissant les nombres jusqu’à 50, devraient les dĂ©composer, associer, Ă©crire et combiner les nombres. 38Suite aux objectifs pĂ©dagogiques visĂ©s et aux principes de conception mentionnĂ©s auparavant nous avons créé les types d’exercices suivants, en utilisant des pictogrammes correspondance son-image ; catĂ©gorisation ; questionnement qui, oĂč, comment. Figure 2 - Correspondance son-image 39La consigne est Ă©crite, mais peut ĂȘtre Ă©galement entendue symbole son droite. On trouve deux symboles pour les sons, un bouton de vĂ©rification le bonhomme qui sourit en cas de rĂ©ussite de l’élĂšve, et un bouton pour effacer en cas d’erreur. L’objectif de l’exercice est d’écouter les sons et de faire la correspondance entre les sons et les images. Les sons renvoient au vent et Ă  l’orage. Test des applications conçues en fonction des besoins Ă©ducatifs particuliers des Ă©lĂšves 40Nous avons effectuĂ© une sĂ©ance d’expĂ©rimentation qui a Ă©tĂ© filmĂ©e par l’enseignante spĂ©cialisĂ©e, sĂ©ance d’une durĂ©e de quinze minutes pour chaque enfant. Les enfants avaient dĂ©jĂ  utilisĂ© GĂ©nex dans l’étape prĂ©liminaire de l’expĂ©rimentation ils savaient alors comment dĂ©placer un objet dans une boĂźte et vĂ©rifier l’exercice. Nous avons testĂ© pour chaque enfant les exercices qui correspondaient Ă  son profil cognitif et Ă  ses besoins Ă©ducatifs particuliers, ainsi qu’aux objectifs pĂ©dagogiques de l’enseignante. Par exemple, pour Noah, nous avons proposĂ© un exercice de correspondance son-image, l’enfant devrait chercher parmi deux sons, le son correspondant Ă  l’image. À la suite de cette expĂ©rimentation, nous avons marquĂ© les Ă©lĂ©ments Ă  prendre en compte pour amĂ©liorer la conception de ces exercices afin de mieux rĂ©pondre aux exigences dĂ©jĂ  mentionnĂ©es. Par exemple, nous avons proposĂ© de changer le bouton de validation qui Ă©tait peu clair, Ă©galement les consignes des exercices qui Ă©taient inadaptĂ©es au niveau de comprĂ©hension des Ă©lĂšves. Les sĂ©ances filmĂ©es ont fait l’objet d’un montage sur DVD, ce qui a permis une analyse a posteriori. 5. ThĂ©orisation ancrĂ©e Quelques prĂ©cisions sur la dĂ©marche 41S’il s’agit de comprendre en quoi les Ă©lĂšves ont pu ĂȘtre mobilisĂ©s, voire progresser grĂące aux applications sur GĂ©nex, notre thĂ©orisation concerne l’ensemble de la dĂ©marche de recherche collaborative et a pour visĂ©e de donner de l’intelligibilitĂ© au processus par lequel un outil informatique peut s’intĂ©grer dans la dĂ©marche pĂ©dagogique de l’enseignant travaillant avec des Ă©lĂšves avec autisme. 42Le chercheur 1, a pris rĂ©guliĂšrement des notes aussi bien concernant les observations des Ă©lĂšves qu’au sujet des entretiens menĂ©s avec l’enseignante et l’éducatrice spĂ©cialisĂ©e. Des rĂ©flexions, idĂ©es liĂ©es Ă  l’élaboration d’applications pour GĂ©nex ont Ă©tĂ© notĂ©es au fur et Ă  mesure Ă  chaque moment de l’expĂ©rience, aussi bien en observation en classe, que lors des essais avec les exercices dĂ©jĂ  prĂȘts Ă  l’emploi de GĂ©nex, que lors de la derniĂšre passation avec les exercices créés spĂ©cifiquement pour les Ă©lĂšves. Des observations concernant les rĂ©actions des Ă©lĂšves, leurs rĂ©ussites par rapport aux exercices ont Ă©tĂ© notĂ©es. 43Le chercheur 2 a, dans un premier temps, rĂ©alisĂ© un codage proche du texte original du chercheur 1. Dans un second temps, un deuxiĂšme codage davantage conceptuel a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©, certains des codes de dĂ©part Ă©tant englobĂ©s dans un code plus gĂ©nĂ©ral, comme le suggĂšrent les auteurs de la thĂ©orie ancrĂ©e. L’histoire de la recherche a Ă©tĂ© reconfigurĂ©e par un rĂ©cit mis en intrigue Ă  partir de ces concepts Ă©laborĂ©s exemple de concept l’ordinateur comme objet de fascination et d’excitation ». Finalement, pour l’élaboration de la modĂ©lisation thĂ©orique, le chercheur 2 a dĂ©gagĂ©, grĂące Ă  sa sensibilitĂ© thĂ©orique et en suivant la dĂ©marche de la thĂ©orie ancrĂ©e, c’est-Ă -dire, de conceptualisation progressive, le concept de singularitĂ©. En effet, ce concept qui a Ă©mergĂ© globalement de l’ensemble des donnĂ©es, a Ă©tĂ© dĂ©clinĂ© en trois aspects l’un sur le logiciel, l’autre sur le profil des Ă©lĂšves et le dernier sur l’approche pĂ©dagogique de l’enseignante. Puis le chercheur 2 est allĂ© plus loin dans la thĂ©orisation et a Ă©laborĂ© une modĂ©lisation de l’ensemble de la recherche collaborative, qu’il a soumise au chercheur 1 jusqu’à obtenir un consensus. Mise en intrigue de la recherche collaborative Une immersion dans une classe surprenante 44Si l’enseignante a mis en place plusieurs moyens, des stratĂ©gies pĂ©dagogiques et Ă©ducatives, liĂ©es aux caractĂ©ristiques de l’autisme, pour aider ses Ă©lĂšves Ă  Ă©voluer, l’attention du chercheur 1 est attirĂ©e par un certain nombre d’adaptations pĂ©dagogiques l’espace structurĂ©, l’usage des pictogrammes, l’emploi du temps ritualisĂ© qui donne un rythme de vie Ă  l’enfant. La comprĂ©hension des consignes est facilitĂ©e par des dessins simples sur le tableau ou sur une feuille, l’expression verbale des Ă©lĂšves est favorisĂ©e par la prononciation du dĂ©but des mots par la maĂźtresse. Cette derniĂšre utilise du matĂ©riel concret pour apprendre Ă  compter, met en place des ateliers de repĂ©rage dans le temps les jours de la semaine, les saisons. Le chercheur 1 remarque Ă©galement la gestion pĂ©dagogique trĂšs individualisĂ©e des Ă©lĂšves. Chacun fait ce qu’il a Ă  faire ; peu de contacts ont lieu entre eux. Les interactions s’établissent quand l’un d’eux fait du bruit et perturbe l’autre, prend les jouets de quelqu’un d’autre ou sort de son rituel habituel. Le chercheur 1 est surpris par la grande sensibilitĂ© des Ă©lĂšves Ă  la rĂ©ussite ou Ă  l’échec joie trĂšs intense, et au contraire manifestation d’une grande peur de l’échec, aux fĂ©licitations et Ă  la reconnaissance de leurs compĂ©tences dans les tĂąches demandĂ©es. L’ordinateur objet de fascination et d’excitation 45Le chercheur 1 remarque Ă©galement que l’ordinateur de la classe exerce une attraction sur les enfants avec autisme. Elle note la maniĂšre avec laquelle l’usage de l’ordinateur peut aider l’élĂšve dans l’accomplissement des tĂąches et comment il peut augmenter la rĂ©ussite de l’élĂšve par diminution du dĂ©ficit d’attention et par l’augmentation de la concentration. L’ordinateur gĂ©nĂšre en outre beaucoup d’émotions une surexcitation quand les Ă©lĂšves l’utilisent comme pour Qassim et Cyrille, une grande stimulation gestuelle quand ils voient des mouvements des personnages virtuels sur l’écran Qassim ou une rĂ©action de rĂ©pĂ©tition verbale Noah. Un profil d’enseignante favorisant l’introduction de GĂ©nex 46En Ă©changeant avec l’enseignante, celle-ci dit qu’elle s’est rendu compte des grands avantages qu’offre l’usage de l’ordinateur pour ces enfants, et essaye d’utiliser au maximum l’ordinateur ; dans ce sens, elle se montre trĂšs ouverte Ă  l’idĂ©e de conception des exercices avec GĂ©nex adaptĂ©s aux profils de chaque Ă©lĂšve. Influence de l’approche pĂ©dagogique de l’enseignante sur les applications GĂ©nex 47L’observation des Ă©lĂšves ainsi que les Ă©changes avec l’enseignante incitent Ă  la modification des activitĂ©s de base de GĂ©nex le bouton vĂ©rification de la rĂ©ponse Ă  l’exercice » sous l’aspect d’une tĂȘte de bonhomme qui sourit est peu clair pour un enfant avec autisme. En Ă©changeant avec l’enseignante, la nĂ©cessitĂ© d’adapter les consignes en utilisant des pictogrammes ou des messages vocaux, de crĂ©er des images plus grandes et d’avoir moins de boutons Ă  l’écran semble s’imposer pour certains Ă©lĂšves. En effet ces adaptations apportĂ©es dans les exercices créés relĂšvent d’une approche d’apprentissage structurĂ©, visuel et concret, tel que prĂ©sente dans les mĂ©thodes pĂ©dagogiques et Ă©ducatives employĂ©es par l’enseignante et qui par ailleurs rĂ©pondent au profil cognitif et besoins Ă©ducatifs particuliers de l’élĂšve avec autisme. Des constats incitants Ă  des ajustements 48Concernant les rĂ©sultats individuels des enfants, le chercheur 1 observe les points suivants. Pour Qassim les exercices proposĂ©s sont facilement rĂ©solus. Aucune difficultĂ© n’est observĂ©e dans la mise en correspondance des images et des sons. En revanche, l’expression orale suscitĂ©e par l’exercice de correspondance des phrases complĂštes s’avĂšre ĂȘtre compliquĂ©e pour l’élĂšve. Pour Noah il est difficile d’accomplir les exercices notamment en raison d’un langage Ă©cholalique, qui ne lui permet pas de se concentrer sur la tĂąche en soi, mĂȘme s’il connaĂźt bien les rĂ©ponses et fait bien la mise en correspondance des images et des sons. Pour Cyrille l’exercice de catĂ©gorisation de plusieurs objets est compliquĂ© ; Cyrille a des difficultĂ©s Ă  comprendre les consignes alors que l’exercice de correspondance est rĂ©ussi par l’élĂšve. Étienne connaĂźt des difficultĂ©s quand les exercices de catĂ©gorisation se complexifient nombreux objets. 49Toutes ces observations ont bien aidĂ© le chercheur 1 et l’enseignante Ă  percevoir quels Ă©lĂ©ments devraient ĂȘtre changĂ©s Ă  la fois dans la conception des exercices ainsi que dans la mĂ©thode d’apprentissage et d’expĂ©rimentation. Des amĂ©liorations possibles qui vont parfois au-delĂ  de l’application en elle-mĂȘme 50Concernant l’ergonomie du logiciel GĂ©nex, elle rĂ©pond globalement bien, selon le chercheur 1, aux besoins des enfants avec autisme de la classe par exemple au niveau des exercices de correspondance entre son et image. 51La crĂ©ation d’exercices personnalisĂ©s a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e par un travail avec chaque enfant sur des exercices anciens de GĂ©nex qui n’étaient pas adaptĂ©s Ă  leurs profils dans le but de voir la capacitĂ© de travail sur certains objectifs catĂ©gorisation, comptage, classification. Cela a rendu possible une crĂ©ation des exercices qui a rĂ©pondu Ă  la fois Ă  des besoins cognitifs et Ă©ducatifs individuels ainsi qu’à une adaptation globale de groupe. Finalement, le chercheur a proposĂ© dans le cadre de l’expĂ©rimentation des exercices plus difficiles pour Qassim par exemple davantage d’images Ă  trier conceptuellement, davantage d’images Ă  faire correspondre aux sons, et moins difficiles pour les autres Étienne, Cyrille, Noah. En plus, l’expĂ©rimentation de ces exercices a dĂ©butĂ© pour les trois derniers enfants avec des exercices plus faciles de GĂ©nex classification des formes dĂ©jĂ  utilisĂ©s par les enfants pour qu’ils soient dans une approche d’apprentissage basĂ©e sur l’encouragement – qui va du facile au plus difficile. 52En outre, l’approche pĂ©dagogique de l’enseignante irrigue les nouvelles idĂ©es du chercheur 1 pour crĂ©er de nouvelles applications. S’il est constatĂ© que les enfants ont eu des difficultĂ©s avec certains exercices ainsi qu’avec la comprĂ©hension des consignes, qui Ă©taient trop compliquĂ©es pour eux, l’utilisation des pictogrammes pour exprimer les consignes et les simplifier semble ĂȘtre la bonne voie. Globalement, au niveau du contenu pĂ©dagogique, les exercices sont considĂ©rĂ©s par l’enseignante et le chercheur 1 comme bien adaptĂ©s aux besoins de chacun des Ă©lĂšves. En revanche, un exercice de catĂ©gorisation des animaux de la ferme est jugĂ© trop compliquĂ© pour tous, par contre d’autres exercices se sont rĂ©vĂ©lĂ©s ĂȘtre difficiles seulement pour certains d’entre eux Noah, Etienne. Nous avons observĂ© Ă  la suite de ces exercices qu’il y a des besoins manifestĂ©s par tous ces Ă©lĂšves autistes, mais Ă©galement des besoins cognitifs et pĂ©dagogiques relevant de la singularitĂ© de chaque Ă©lĂšve. 53Le chercheur 1 prend Ă©galement conscience de certaines insuffisances au niveau de documents explicatifs concernant les applications créées pour certains Ă©lĂšves. Si les consignes des exercices ont Ă©tĂ© conçues pour aider chaque enfant avec autisme Ă  comprendre ce qu’on lui demande de faire, en revanche, l’absence d’une fiche technique individualisĂ©e spĂ©cifiant des explications complĂ©mentaires pour chaque Ă©lĂšve, a engendrĂ© quelques difficultĂ©s. 54Au-delĂ  de l’aspect technique, le chercheur 1 se remet en cause quant Ă  sa maniĂšre d’ĂȘtre avec les Ă©lĂšves, malgrĂ© son expĂ©rience de travail avec ce type de public et malgrĂ© les observations dĂ©jĂ  faites auparavant dans la classe. Elle pense qu’elle a employĂ© trop de paroles, d’explications et que sa tonalitĂ© de voix Ă©tait trop chargĂ©e Ă©motionnellement pour un contact avec ces enfants avec autisme. Un consensus final entre le chercheur 1 et l’enseignante 55MalgrĂ© quelques rĂ©serves de l’enseignante concernant certaines limites techniques de GĂ©nex, par exemple de ne pas pouvoir faire glisser les images sur l’écran, elle convient de l’intĂ©rĂȘt des applications créées spĂ©cifiquement par rapport au profil cognitif et aux besoins Ă©ducatifs particuliers de ses Ă©lĂšves. ModĂ©lisation finale 56Si la dĂ©marche de recherche collaborative a optĂ© pour la singularitĂ© vs. la gĂ©nĂ©ralitĂ©, c’est ce terme que nous avons retenu pour dĂ©finir, d’un point de vue thĂ©orique, trois pĂŽles ayant exercĂ© une influence majeure sur le dĂ©roulement de la recherche la singularitĂ© de l’ergonomie de l’application, la singularitĂ© des profils cognitifs et besoins Ă©ducatifs particuliers de chaque Ă©lĂšve, la singularitĂ© de la pratique pĂ©dagogique de l’enseignante. 57Chaque moment de la recherche a Ă©tĂ© influencĂ© par plusieurs de ces pĂŽles. 58Les nĂ©gociations entre enseignante et chercheur 1 concernant les objectifs partagĂ©s objectifs d’amĂ©lioration d’une pratique et objectifs de recherche lors de la premiĂšre rencontre entre le chercheur 1 et l’enseignante spĂ©cialisĂ©e ont Ă©tĂ© inflĂ©chies par la singularitĂ© de la pratique pĂ©dagogique de l’enseignante elle souhaitait enrichir sa pratique et non pas adopter une approche clĂ© en main » qui lui Ă©tait totalement Ă©trangĂšre et la singularitĂ© de l’ergonomie de l’application les applications ont leurs propres spĂ©cificitĂ©s prĂ©sentation visuelle, modalitĂ©s d’interactions. 59Le chercheur 1 a testĂ© les applications de base de GĂ©nex avec les Ă©lĂšves et a observĂ© les rĂ©actions des enfants. Ces observations sont influencĂ©es par la singularitĂ© de l’ergonomie de l’application et la singularitĂ© des profils cognitifs et besoins Ă©ducatifs particuliers des Ă©lĂšves. 60Suite aux premiĂšres observations en classe et Ă  la lecture des projets pĂ©dagogiques de l’enseignante, des idĂ©es ont Ă©mergĂ© chez le chercheur 1 pour crĂ©er des applications adaptĂ©es inspirations issues de la singularitĂ© des pratiques et de la singularitĂ© des profils cognitifs. 61Une fois les applications personnalisĂ©es et adaptĂ©es créées, ces derniĂšres ont Ă©tĂ© testĂ©es avec les Ă©lĂšves. L’enregistrement vidĂ©o de ces tests permet au chercheur 1 de visionner plusieurs fois les sĂ©ances et de voir la mobilisation, les rĂ©ussites et les difficultĂ©s des Ă©lĂšves avec chaque application personnalisĂ©e singularitĂ© des profils cognitifs et besoins Ă©ducatifs particuliers et singularitĂ© de l’ergonomie applications. 62Finalement, les trois types de singularitĂ©s entrent en interaction lors du bilan final entre enseignante spĂ©cialisĂ©e et chercheur 1 quant Ă  discerner l’intĂ©rĂȘt et les limites des applications Ă©laborĂ©es pour les Ă©lĂšves. Toutefois, ces singularitĂ©s ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©tant de mĂȘme niveau. En effet, la singularitĂ© du profil cognitif de l’élĂšve est une singularitĂ© premiĂšre, avec une part biologique. La pratique de l’enseignante est fonction des singularitĂ©s des Ă©lĂšves elle se construit progressivement en s’adaptant aux spĂ©cificitĂ©s des enfants avec autisme. La singularitĂ© de l’ergonomie de l’application dĂ©pend des deux prĂ©cĂ©dents aspects, chaque activitĂ© pĂ©dagogique sur GĂ©nex a Ă©tĂ© bĂątie en fonction de ces aspects dĂ©jĂ  mentionnĂ©s. Il s’agit en quelque sorte d’un prolongement numĂ©rique de la singularitĂ© de la pratique pĂ©dagogique de l’enseignante. 6. Conclusion 63L’objectif de cette recherche collaborative Ă©tait de comprendre le processus par lequel un outil informatique est introduit dans une classe d’élĂšves avec autisme, tout en visant une adaptation personnalisĂ©e des applications Ă  leurs profils cognitifs et besoins Ă©ducatifs particuliers. Ces aspects sont visibles, dans la crĂ©ation des exercices en fonction du profil personnalisĂ© de l’enfant ainsi que dans la stratĂ©gie personnalisĂ©e d’apprentissage et d’expĂ©rimentation. En cela, elle se diffĂ©rencie de la plupart des Ă©tudes concernant les TICE et l’autisme qui testent des applications Ă©laborĂ©es Ă  partir de savoirs gĂ©nĂ©raux sur l’autisme. Une adĂ©quation progressive entre l’approche pĂ©dagogique spĂ©cialisĂ©e de l’enseignante et l’ergonomie de l’application a Ă©tĂ© mise en Ɠuvre. Conceptions, observations, rĂ©troactions participent Ă  un dĂ©terminisme circulaire qui aboutit Ă  une gestion de plus en plus prĂ©cise de l’outil. Une thĂ©orisation ancrĂ©e a permis de donner de l’intelligibilitĂ© au processus Ă  travers une approche fondĂ©e sur les singularitĂ©s. On remarquera toutefois que l’enseignante Ă©tait Ă  la base favorable Ă  l’introduction des TICE avec ses Ă©lĂšves. Le problĂšme se serait probablement posĂ© diffĂ©remment si tel n’avait pas Ă©tĂ© le cas ou mĂȘme si l’enseignant avait Ă©tĂ© rĂ©fractaire Ă  l’usage des TICE. Cette expĂ©rience, Ă©tant singuliĂšre, demanderait Ă  ĂȘtre menĂ©e dans d’autres contextes. Dans l’optique de la thĂ©orie ancrĂ©e, les nouvelles donnĂ©es pourront constituer un tout avec celles recueillies lors de cette Ă©tude, afin d’approfondir cette recherche. Ce travail pourra ĂȘtre menĂ© dans de futurs travaux, dans une optique comparative avec cette premiĂšre expĂ©rience, qui nous permettront d’affiner voire de modifier notre modĂ©lisation thĂ©orique. 64Il pourrait Ă©galement ĂȘtre envisagĂ© d’élaborer une recherche concernant l’évolution des compĂ©tences des Ă©lĂšves utilisant les applications construites pour eux avec GĂ©nex, Ă  moyen ou long terme.

Affinitytherapy - Nouvelles recherches sur l’autisme par Myriam Perrin Les rĂ©centes recherches dĂ©veloppĂ©es dans cet ouvrage ouvrent d'une part une perspective majeure quant Ă  la considĂ©ration de la spĂ©cificitĂ© du fonctionnement aut

Des parents ont eu l'idĂ©e de s'appuyer sur l'intĂ©rĂȘt de leur enfant pour les dessins animĂ©s pour le soigner. Le premier colloque international sur cette voie nouvelle s'est tenu Ă  l'universitĂ© de Rennes 2. L'affinity therapy», ou thĂ©rapie par affinitĂ©, va-t-elle rĂ©volutionner la prise en charge de l'autisme? L'idĂ©e est sans doute prĂ©maturĂ©e, mais l'espoir, lui, est bien rĂ©el. Comme chaque fois qu'une nouvelle approche apparaĂźt. Le premier colloque international sur l'affinity therapy» qui s'est tenu en France, Ă  l'universitĂ© de Rennes 2, les 5 et 6 mars, a tentĂ© d'en tracer les contours, mĂȘlant tĂ©moignage de parents et de professionnels. Psychanalystes et comportementalistes de bonne volontĂ© pourraient bien y retrouver leurs petits. Car cette fois la mĂ©thode ne vient pas d'une quelconque chapelle mais de Ron et Cornelia Suskind, les parents d'un enfant alors ĂągĂ© de 3 ans atteint d'autisme rĂ©gressif, Owen, aujourd'hui ĂągĂ© de 23 ans. Nous avons dĂ©veloppĂ© la thĂ©rapie par affinitĂ© aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© qu'Ă  6 ans et demi, Owen avait appris par cƓur des dizaines de dessins animĂ©s de Disney», explique Ron, brillant journaliste politique du Wall Street Journal, laurĂ©at du prix Pulitzer. Lui et sa femme feront fi des rĂ©ticences des thĂ©rapeutes qu'ils soient d'obĂ©dience analytiques ou comportementales, certains enclins Ă  bannir un intĂ©rĂȘt manifestement exagĂ©rĂ© risquant, finalement, de constituer une source d'isolement accru, d'autres prompts Ă  s'en servir comme un simple outil de rĂ©compense ou de punition. Ron et Cornelia dĂ©cident au contraire de se servir de cet intĂ©rĂȘt particulier de leur fils afin de renouer avec lui les fils d'un contact devenu impossible. Ils racontent cette aventure sous la plume de Ron dans un livre publiĂ© en avril 2014 aux États-Unis Life Animated. C'est un rĂ©cit fascinant, reconnaĂźt le psychanalyste Éric Laurent, comme expĂ©rience de l'investissement de toute une famille pour inventer une langue et une mĂ©thode Ă  partir d'un intĂ©rĂȘt spĂ©cifique.» Inventer une langue ou apprendre celle de l'enfant? C'est la deuxiĂšme hypothĂšse que retient Ron Suskind Cornelia connaĂźt le langage d'Owen». Comme si Owen avait trouvĂ© sa propre voix», note Myriam Perrin, professeur en psychopathologie Ă  Rennes 2, Ă  l'initiative du colloque .Le plus puissant catalyseur» L'idĂ©e de s'appuyer sur les passions d'un enfant autiste n'est Ă©videmment pas nouvelle, mais en faire la colonne vertĂ©brale de la prise en charge l'est indĂ©niablement. Pour Jean-Claude Maleval, professeur de psychopathologie et de psychologie clinique, Ron Suskind fait le mĂȘme constat que Kristine Barnett auteur de L'Étincelle montrer Ă  un enfant que l'on prend sa passion au sĂ©rieux et que l'on veut partager avec lui est le plus puissant catalyseur au monde». Il pense toutefois que s'il est une originalitĂ© dans la “DisneythĂ©rapie”, elle rĂ©side dans le savoir inhĂ©rent Ă  la passion d'Owen pour les films de Disney car ils se prĂȘtent Ă  l'apprentissage du langage et des relations sociales». Est-ce une façon de nier que toutes les affinitĂ©s ne se valent pas et que certaines ne pourraient pas servir de support Ă  ce type de thĂ©rapie? Ce serait alors une sĂ©rieuse limitation au champ de cette approche car les intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques des autistes se portent aussi bien sur des dessins animĂ©s, que sur des livres, des cartes, des bandes dessinĂ©es. Myriam Perrin ne le pense pas. Selon elle, il faut au contraire soutenir les intĂ©rĂȘts et les passions quelles qu'elles soient». Car la thĂ©rapie d'Owen et ses Ă©changes se sont fortement appuyĂ©s sur l'utilisation des dialogues notamment en les rejouant avec lui, des situations et des personnages de ses dessins animĂ©s prĂ©fĂ©rĂ©s. Notamment en rejouant des scĂšnes avec lui! Le psychologue de Silver Spring Maryland, Dan Griffin, qui suit Owen depuis qu'il a 13 ans, raconte avoir perçu un changement de comportement spectaculaire C'Ă©tait comme le jour et la nuit comparĂ© Ă  mes autres interactions avec lui.» Et surtout cette constatation saisissante Quand il jouait un rĂŽle, il semblait totalement vivant et prĂ©sent.»Nous n'avons pas de mode d'emploi» Bien sĂ»r les partisans d'une vision psychodynamique de l'autisme se rĂ©jouissent de l'intĂ©rĂȘt que suscite l'Affinity therapy» en rĂ©affirmant, selon les mots de Myriam Perrin, la façon singuliĂšre des autistes d'ĂȘtre au monde». De lĂ  Ă  y voir la remise en cause des approches comportementalistes, cela semble bien prĂ©somptueux. Ne serait-ce qu'en considĂ©rant leurs succĂšs visant Ă  rĂ©duire les comportements problĂ©matiques ou Ă  amĂ©liorer l'autonomie. À l'inverse, les comportementalistes auraient tort de rejeter cette nouvelle approche au seul motif que les analystes s'y intĂ©ressent. Finalement, la thĂ©rapie par affinitĂ© pourrait trouver un Ă©cho plus direct chez les parents. Comme le disent ceux d'Emmanuel, un autiste passionnĂ© de trains, dans l'excellent documentaire de Marina Julienne et Martin Blanchard qui sera diffusĂ© le 31 mars sur Arte Nous n'avons pas de mode d'emploi, on essaye, on voit ce qui marche, on a toujours fait ça.» À charge pour les experts de dĂ©finir rapidement le champ et l'intĂ©rĂȘt de cette thĂ©rapie, pour Ă©viter le dĂ©senchantement. Ce serait un comble pour une approche nĂ©e dans les douces notes de La Petite SirĂšne. LA RÉDACTION VOUS CONSEILLE Des thĂ©rapies validĂ©es dans le plan contre l'autisme Une application Kirikou pour aider les enfants autistes Hugo Horiot, autoportrait d'un ancien autiste Des applications sur iPad pour aider les enfants autistes

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